Briançon : Elle appelle la police pour signaler que son fils vend de la drogue, il termine en prison

Un homme âgé de 35 ans a été écroué à l'issue de son procès ce vendredi à Gap (Hautes-Alpes) pour trafic de stupéfiants.
Briançon : Elle appelle la police pour signaler que son fils vend de la drogue, il termine en prison
Illustration. (shutterstock)
Par Actu17
Le samedi 11 juillet 2020 à 20:48

C'est sa mère qui a alerté la police ce jeudi matin raconte Le Dauphiné. Elle a expliqué aux forces de l'ordre qu'elle venait de découvrir des produits stupéfiants en nombre dans la chambre de son fils, à son domicile situé dans le quartier des Toulouzannes, à Briançon.

Les policiers se sont rendus sur place et ont trouvé cinq kilos de résine de cannabis en plaquette, une centaine de grammes en barrette, 100 grammes d’herbe de cannabis, ainsi que 80 euros en numéraire, des factures et des jeux de grattage.

Abdeldjalil Habbar a été interpellé et placé en garde à vue. Il a ensuite été déféré et jugé dans le cadre d'une comparution immédiate au tribunal de Gap ce vendredi, pour trafic de stupéfiants, rébellion et incitation à la rébellion. Un policier a été blessé lors de son interpellation.

"Je me suis fait attraper avec ma première marchandise"

Lors de l'audience, le prévenu n'a pas hésité à faire de nombreuses confidences. "Depuis le confinement, les prix ont doublé. On parle de sommes astronomiques. Je voulais améliorer mon quotidien, ça m’a fait tourner la tête", a-t-il déclaré avant d'avouer : "Je ne suis pas très malin, je me suis fait attraper avec ma première marchandise. Je n’ai pas encore vendu".

La présidente lui a alors demandé pourquoi il avait quitté sa situation stable à Rouen (Seine-Maritime) pour venir s'installer à Briançon. "Pour voir du pays, voir si l’herbe est plus verte ailleurs", a rétorqué le prévenu de 35 ans.

Concernant la rébellion et l'incitation à la rébellion, deux des faits pour lesquels il est jugé, Abdeldjalil Habbar a expliqué que personne ne lui avait précisé pourquoi une perquisition était menée chez lui. "C’est normal que je me sois énervé". Alors qu'il était dans la voiture, l'interpellé était sorti du véhicule en hurlant "On m'agresse".

"Même si le prévenu dit ne rien avoir vendu, il était quand même bien parti pour se lancer dans un trafic de stupéfiants", a rappelé le substitut du procureur de la République, Sébastien Bautian, qui a requis cinq ans de prison ferme contre Abdeldjalil Habbar, dont deux ans assortis d’un sursis probatoire.

"Je préfère aller en prison"

"Monsieur Habbar n’est pas à la tête d’un réseau. C’est juste une boucle de la chaîne. Les quantités ne doivent pas guider la peine", a tempéré l'avocate du mis en cause, Me Clément-Gabella. "Je préfère aller en prison. On m’a avancé les frais de la marchandise, je suis endetté maintenant. Je n’ai plus rien", a ensuite lancé le prévenu ajoutant que le fait que sa mère l'a dénoncé, "c’est du jamais vu dans l’histoire du trafic de stupéfiants".

Abdeldjalil Habbar a écopé d'une peine de quatre ans de prison ferme dont deux ans assortis d’un sursis probatoire. Par ailleurs, il a l'obligation de fixer sa résidence, de trouver un travail et de se soigner précise le quotidien.

Le trentenaire devra également indemniser les trois policiers en versant 300 euros à celui qui a été blessé et 100 euros aux deux autres. Le prévenu a été conduit directement en prison à la fin de son procès puisqu'un mandat de dépôt a été délivré.