
Un migrant devait comparaître devant le juge mais rechignait à se laisser conduire. C’est finalement le policier qui se retrouve jugé.
● La scène s’est déroulée le 3 août 2016, à l’antenne du Tribunal de Grande Instance de Boulogne-sur-Mer qui se situe dans l’enceinte du Centre de Rétention Administrative (CRA) de Coquelles, rapporte La Voix du Nord.
● Un migrant en situation irrégulière refusait vertement de se laisser conduire devant le juge des libertés et de la détention. L’homme a dû être amené de force dans la salle d’audience par deux policiers dédiés à son escorte. Mais alors que le migrant adoptait un comportement très agité, l’un des deux policiers lui aurait porté un coup au visage. C’est cet acte qui a fait débat au tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer.
● Le policier poursuivi pour des violences aggravées est âgé de 44 ans. Il a évoqué à la barre, avoir eu un geste réflexe de défense en réaction au comportement agressif du migrant. La greffière au moment des faits a témoigné en décrivant le geste du policier comme une gifle.
● La Procureure de la République a requis 6 mois de prison ferme (une sanction qui coûterait son poste au policier si elle était inscrite à son casier judiciaire), en déclarant : « Il y a bien eu gifle et elle ne se justifiait nullement. La personne, assise, était menottée et votre collègue la maintenait. À supposer que cette gifle fût un réflexe, cela n’atténue pas votre responsabilité. Comme policier, vous avez une obligation de sang-froid et de neutralité ».
● L’avocat du policier a indiqué pour sa part qu’il contestait son caractère intentionnel : « Elle se voulait repoussoir. » et a demandé une relaxe pour son client.
Le jugement sera rendu le 23 novembre prochain.