Colère dans la police : un syndicat appelle les policiers à ne plus interpeller et ne plus verbaliser

Le syndicat Alliance Police Nationale appelle les policiers à un nouveau mouvement de grogne.
Colère dans la police : un syndicat appelle les policiers à ne plus interpeller et ne plus verbaliser
Illustration. (photo Remy Buisine ©)
Par Actu17
Le lundi 22 juin 2020 à 16:18

Le mouvement de colère dans la police pourrait prendre une nouvelle forme dans les prochains jours puisque le syndicat Alliance Police Nationale, qui représente les gardiens de la paix et les gradés, appelle les policiers à ne plus procéder à des interpellations et à ne plus dresser de PV.

"Face au silence du Président, la justesse des actes d'Alliance Police Nationale", est-il mentionné dans ce communiqué diffusé ce lundi en début d'après-midi. "Zéro MAD (mise à disposition, ndlr) ! Zéro PV !", réclame l'organisation, s'adressant directement aux policiers. "Gérez le maintien de l'ordre si vous le souhaitez", est-il aussi écrit.

"Des contrôles stricts aux aéroports et postes frontières"

Alliance appelle également à "appliquer des contrôles stricts aux aéroports et postes frontières". Une action déjà réalisée par le passé, notamment au moment des négociations sur la réforme des retraites l'an dernier, qui provoque des perturbations et de longues files d'attentes dans les aéroports.

"Alliance invite tous les collègues à faire leur métier comme le suggèrent les hautes autorités", poursuit le syndicat, qui réclame notamment à être reçu par le président de la République Emmanuel Macron.

 

"Service minimum" pour Unité SGP Police FO

Ce vendredi, le syndicat Unité SGP Police FO d'Île-de-France avait lancé de son côté un appel similaire, demandant aux policiers de passer "en mode débrayage" dans un "service minimum (sauf appel d'urgence)". L'organisation souhaite de nouvelles négociations avec le gouvernement et réclame de nouvelles mesures sociales pour les policiers.

 

Le départ de cette crise dans la police remonte au début du mois de juin et aux déclarations du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner qui avait annoncé soudainement la fin de la prise dite de "l'étranglement", également appelée "contrôle tête", expliquant dans le même temps qu'un policier faisant l'objet de "soupçons avérés" de racisme, serait immédiatement suspendu.

Des déclarations qui ont mis le feu aux poudres, alors même que la profession était pointée du doigt et accusée de toutes parts de "violences policières" et de "racisme", depuis près d'une semaine, suite au décès de Georges Floyd à Minneapolis (États-Unis) après son arrestation visible dans une vidéo amateur insoutenable.

Une déclaration de Sibeth Ndiaye au cœur d'une nouvelle polémique

Les syndicats de policiers se sont également indignés ce lundi après une déclaration déroutante de la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, dans laquelle elle affirme ne pas savoir « expliquer » à ses enfants « s’il est normal, ou pas, de jeter des pierres sur les forces de l’ordre ».

"Écoutez l’intégralité de ma réponse dans « Dimanche en politique » sur France 3 et vous verrez que je dis le contraire de ce que l’on veut me faire dire", a-t-elle réagi sur Twitter ce lundi.