Étudiant éborgné à Rennes par un tir de LBD en 2016 : la justice rend un non-lieu pour les 2 policiers

Jean-François Martin participait à une manifestation contre la loi travail à Rennes (Ille-et-Vilaine) en avril 2016, lorsqu'il a été grièvement blessé par un tir de lanceur de balles de défense (LBD). La justice vient de rendre un non-lieu pour les deux policiers mis en cause.
Étudiant éborgné à Rennes par un tir de LBD en 2016 : la justice rend un non-lieu pour les 2 policiers
Illustration. (NeydtStock / Shutterstock)
Par Actu17
Le samedi 27 juin 2020 à 14:30

Les faits remontent au 28 avril 2016 à Rennes. Ce jour-là, Jean-François Martin participait à une manifestation contre la loi travail. Cet étudiant en géographie âgé de 20 ans à l'époque, avait été grièvement blessé à l'œil gauche par un tir de LBD et en avait perdu l'usage explique France Bleu.

Une plainte avait été déposée et une enquête ouverte. Deux policiers, Nicolas P. et Anthony P., qui avaient fait usage d'un LBD lors de cette manifestation, avaient été placés sous le statut de témoin assisté pour "violences volontaires ayant entraîné une infirmité ou une mutilation permanente par personne dépositaire de l’autorité publique".

L'auteur du tir n'a pu être identifié

L'Inspection générale de la police nationale (IGPN), en charge des investigations, avait indiqué dans son compte-rendu que l'enquête n'avait pas permis d'identifier avec certitude l'auteur du tir du LBD. Ce vendredi, le juge d'instruction en charge du dossier a rendu un non-lieu, conformément aux réquisitions du parquet.

"L’usage de la force a été fait à bon droit en regard des violences et voies de faits importantes qui ont été commises par les manifestants à l’adresse des forces de l’ordre dans un temps contemporain des faits", a déclaré le procureur de la République, Philippe Astruc.

"Il règne une omerta"

De son côté, Jean-François Martin a annoncé qu'il avait fait appel de cette décision. "Il y a une hypocrisie dans cette réponse. Il y avait 15 policiers à ce moment-là et aucun n'a fait attention à ceux qui avaient les armes les plus dangereuses, je trouve cela un peu gros", a-t-il réagi.

Son avocat, Arié Alimi a lui aussi réagi suite à cette décision de la justice : "Ce qui est dramatique, c’est qu’il incombait aux policiers soit de se dénoncer, soit de témoigner l’un contre l’autre, mais visiblement il règne une omerta et il est regrettable que le juge d’instruction ait prêté la main à la loi du silence".