
Les professeurs sont en colère et le font savoir. Sur Twitter, ils racontent des situations qu’ils ont récemment vécues et dénoncent l’abandon de leur hiérarchie face à leurs difficultés, notamment la violence scolaire.
Tout est parti de cette vidéo où l’on aperçoit un adolescent braquer avec une arme de poing, en pleine classe, son enseignante pour que cette dernière le note « présent ». Des faits qui se sont déroulés à Créteil (Val-de-Marne).
L’affaire a fait grand bruit. L’adolescent sur la vidéo a été interpellé et mis en examen, tandis que le ministre de l’Éducation Nationale Jean-Michel Blanquer a promis de « rétablir l’ordre » dans les établissements scolaire, en instaurant des mesures en profondeur.
Ce dernier plaide pour l’interdiction des téléphones portables dans les lycées, alors que les appareils sont déjà interdits dans les collèges depuis la rentrée.
« Le remplaçant qui, l’année dernière, s’est pris une droite d’un 4ème »
Les professeurs ont quant à eux vivement réagi sur Twitter, évoquant de nombreux exemples inquiétants. Ils dénoncent une omerta, entretenue selon eux par l’institution scolaire et les chefs d’établissement, mais également l’absence de réponses et de sanctions face à la violence.
D’autres enseignants racontent qu’on leur a reproché d’être «trop susceptibles», de «prendre les choses trop à cœur». Les témoignages sont multiples et les profs utilisent le hashtag #PasDeVague.
J’aurais aimé être soutenue lorsqu’une élève, il y a qqs années, m’a tapé dessus dans un couloir de mon établissement. Mais le conseil de discipline ne l’a pas même exclue. Et on m’a expliqué qu’il fallait prendre les choses moins à coeur. Voilà la réalité du terrain.#pasdevague https://t.co/ePEEDarko1
— Maelita (@maelialc) 21 octobre 2018
Le remplaçant qui l’année dernière s’est pris une droite d’un 4ème (qui avait déjà insulté plusieurs adultes et mordu un autre prof!) 1 jour d’exclusion uniquement . Réaction du directeur segpa: c’est le prof qui a provoqué et ne savait pas gérer la classe …. #PasdeVague
— zouz’ 🍃🌺 (@zouzoubchka) 21 octobre 2018
#PasdeVague Je pense à ce collègue qui avait reçu des menaces de mort signées de tte une classe de 5e et qui était remis en cause par le CDE car il était allé porter plainte. Soutien ? Néant.
— Marie.Tran (@Marie_Nanterre) 21 octobre 2018
Un jour un élève de 3ème me pète les clignotants arrières de ma moto ! Le chef d’établissement me demande de ne pas porter plainte et le collège remboursera la réparation ! #PasDeVague
— ryan foxton (@foxton_ryan) 21 octobre 2018
#PasDeVague Titularisation dans un collège « qui craint ». Un élève me menace physiquement alors que je lui mets un mot dans le carnet.
Après un arrêt maladie, l’inspection me convoque. « Faut se blinder un peu mademoiselle. Y a pire. Retournez travailler. »
J’ai démissionné.— Maryon (@pres3a) 22 octobre 2018
On m’a crache dessus et on m’a menacé de me « castagner A la sortie ». Punition : aucune. Je porte plainte. CDE: « bon j’ai posé 3 jours d’exclusion, mais vous êtes dans le répressif, pas dans l’éducatif… » #pasdevague
— profdevieuxmots (@TeamLatinBlanqu) 21 octobre 2018
Ma collègue insultée de « sale pute » par un élève et qui demande une sanction auprès du principal, réponse de ce dernier : « Oh ! Vous êtes susceptible aussi ! » #PasDeVague
— Nico (@nicornichette) 21 octobre 2018
Tant que les chefs d’établissement recevront leur prime en fonction du nombre de conseils de discipline qu’ils « réussissent » à éviter, on continuera le #PasDeVague !
— CNFA (@CNFA03) 21 octobre 2018
Interrogée en direct par LCI ce lundi soir, une enseignante exerçant à Lille, raconte qu’un élève a lancé un couteau en plein cours, sur le tableau.
🎙️ Témoignage d’une jeune enseignante dans @24hPujadas victime de violence dans son établissement. (PARTIE 1) #24hPujadas #LCI #La26 pic.twitter.com/fpJyMwtAGs
— 24h Pujadas (@24hPujadas) 22 octobre 2018