Policiers brûlés à Viry-Châtillon : un juge va examiner les accusations de falsifications de l’enquête

Le parquet de Créteil a ouvert ce jeudi une information judiciaire contre X pour "faux en écriture publique", "escroquerie au jugement" et "violences volontaires", le tout par "personne dépositaire de l'autorité publique", concernant des accusations de falsifications de l’enquête sur l’attaque contre des policiers brûlés à Viry-Châtillon (Essonne), en 2016.
Policiers brûlés à Viry-Châtillon : un juge va examiner les accusations de falsifications de l’enquête
Une quinzaine d'individus ont attaqué les policiers avec des cocktails Molotov le 8 octobre 2016, à Viry-Chatillon. (PhotoPQR/Arnaud Journois/Maxppp)
Par Actu17
Le jeudi 15 juillet 2021 à 18:38

Quatre plaintes ont été déposées par la défense de plusieurs jeunes hommes mis en cause ou condamnés dans l'attaque des policiers aux cocktails Molotov à Viry-Châtillon, le 8 octobre 2016. Dans ces dépositions, les policiers de la sûreté départementale de l'Essonne sont accusés d'avoir falsifié les investigations, notamment des auditions, pour impliquer des suspects à tort.

Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Créteil contre X des chefs de « faux en écriture publique », « escroquerie au jugement » et « violences volontaires », le tout par « personne dépositaire de l’autorité publique ».

Cinq accusés condamnés, huit relaxés

Le 18 avril dernier, cinq des treize accusés ont été reconnus coupables par la Cour d’assises des mineurs de Paris après six semaines de procès, de tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l’autorité publique. Trois d'entre eux ont écopé d'une peine de 18 ans de réclusion criminelle, un quatrième de 8 ans de prison et le dernier de 6 ans de prison. Les autres ont été relaxés.

L’avocat général avait requis des peines allant de 12 à 25 ans de prison pour douze accusés. Les accusés étaient jugés pour la seconde fois, pour cette attaque aux cocktails Molotov qui avait fait deux blessés graves du côté des policiers. L'une des victimes, un adjoint de sécurité de 28 ans, garde encore aujourd’hui des marques au visage de cette agression ultra-violente.

Un nouveau procès va se tenir

Les trois hommes condamnés à 18 ans de réclusion criminelle se sont pourvus en cassation. Un nouveau procès va donc avoir lieu. Les agresseurs qui étaient une vingtaine au total, ont tous agi avec le visage masqué, ce qui a rendu le travail des enquêteurs très difficile. Ces derniers ont malgré tout recueilli des témoignages et ont étudié la téléphonie pour identifier les mis en cause.

Selon la plainte commune déposée par maîtres Sarah Mauger-Poliak, Yaël Scemama et Michel Stansal, les enquêteurs ont rédigé les procès-verbaux « en modifiant le sens des déclarations, en éludant les protestations d’innocence, un grand nombre des explications circonstanciées et sans acter les demandes de vérification des éléments prouvant l’absence d’implication » de leurs deux clients, acquittés en appel dont l’un a été condamné à 18 ans en première instance détaille Le Parisien.

"On n’interroge pas un criminel potentiel en lui offrant le thé"

Trois enquêteurs de la sûreté départementale s'étaient exprimés au sujet de ces accusations, auprès de nos confrères, le mois dernier, expliquant que l'« on n’interroge pas un criminel potentiel en lui offrant le thé ». "Ces jeunes ont toujours eu affaire à la police, ont des avocats depuis leur plus tendre enfance, n’ont pas peur de nous. Vous vous doutez bien qu’on ne va pas prendre pour argent comptant la première réponse", avaient-ils appuyé.