Rhône : Trois malfaiteurs mis en examen après un braquage de fourgon blindé déjoué en Suisse

Les policiers français et leurs homologues suisses ont établi une parfaite collaboration qui leur a permis de déjouer le braquage d'un fourgon de transport de fonds, le 3 juillet dernier à Genève. Trois malfaiteurs sur une dizaine impliqués au total ont été interpellés et mis en examen.
Rhône : Trois malfaiteurs mis en examen après un braquage de fourgon blindé déjoué en Suisse
Illustration. (photo Patrick Seeger/EPA/Newscom/MaxPPP)
Par Actu17
Le mardi 14 juillet 2020 à 17:13

Des malfaiteurs chevronnés, originaires de Lyon et de Seine-Saint-Denis, se sont alliés pour braquer un fourgon de transport de fonds en Suisse. Ils ont été mis en échec par la police judiciaire française et la Brigade de répression du banditisme de Genève, rapporte Le Parisien. La semaine dernière, trois hommes ont été mis en examen à Lyon pour « association de malfaiteurs » et « tentative de vol avec arme ».

L'enquête a débuté au mois d'octobre dernier, lorsque les policiers français eu vent des projets d'un malfaiteur lyonnais âgé de 43 ans. Mourad B., déjà connu pour vol et séquestration, commençait à s'intéresser à des manufactures horlogères et des centres postaux en Suisse. Une étroite surveillance confirmera les repérages effectués par le suspect, trahissant l'imminence d'un passage à l'acte.

L'attaque différée en raison de la crise sanitaire

Le mois suivant, les enquêteurs de la police judiciaire ont établi que le suspect et son équipe avaient jeté leur dévolu sur un centre fort d'une société de transport de fonds de Genève (Suisse). Mais le confinement lié à la crise sanitaire a suspendu leurs plans, tout autant que les filatures policières.

À la fin du mois de juin, les enquêteurs ont vu que les préparatifs de l'attaque reprenaient. Le 3 juillet, une dizaine de malfaiteurs encagoulés et lourdement armés ont mis leur plan à exécution. Divisés en plusieurs équipes à bord d'un camion lourd, d'un utilitaire et de plusieurs berlines ils ont pris en filature un fourgon transportant près de 30 millions d'euros, non sans avoir dressé un barrage sur son trajet.

L'opération des malfaiteurs est un fiasco, 3 interpellations

Mais subitement, le conducteur du fourgon de transport de fonds a changé d'itinéraire. Immédiatement, les malfaiteurs ont mis un terme à leur opération commando et se sont repliés vers la France.

Les enquêteurs de l'Office central de lutte contre la criminalité organisée (OCLCO), basés à Nanterre, et les opérateurs de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Lyon ont alors interpellé deux des suspects, Mourad B. et Mounir A., 44 ans, à Gex (Ain). Ils venaient de passer la frontière.

Tous deux ont été placés en garde à vue et les policiers ont saisi des explosifs constitués de pains de TNT, des câbles électriques, des munitions, des armes de poing et des gilets pare-balles. Mourad B. est issu du banditisme lyonnais et son acolyte Mounir A. est originaire de Seine-Saint-Denis. Ce dernier est connu pour vols à main armée, vol de voiture, recel de vol et cambriolage.

À peine quelques heures plus tard, les enquêteurs ont interpellé Abderrazak B., 43 ans, dit « le chanceux ». En effet, il n'avait plus fait l'objet de garde à vue depuis 25 ans. Il a été arrêté dans le Var où il habite.

Ils ne coopèrent pas durant leurs auditions

Chevronnés, les mis en cause ont usé de leur droit de garder le silence durant leur garde à vue. L'enquête se poursuit conjointement sous la direction de magistrats français et suisses, à Lyon et à Genève

Il ne s'agit pas d'une attaque isolée. En trois ans, plusieurs équipes de truands lyonnais se sont attaquées à une demi-douzaine de fourgons de transport de fonds de l'autre côté de la frontière.

Les braqueurs mettent à profit la proximité frontalière, mais ils sont aussi attirés par le fait que les fourgons suisses sont moins bien protégés qu'en France et transportent des sommes d'argent très importantes, relate le quotidien francilien. Déjà au mois d'octobre dernier, huit malfaiteurs avaient été interpellés dans l'Ain, avant de passer la frontière.