Une association offre des frigos et des chaises à un commissariat ainsi que des milliers de masques aux policiers

L'association "Engagements Franciliens" mène des actions éducatives mais aussi de soutien aux forces de l'ordre. Récemment, elle a offert du mobilier à un commissariat du Val-de-Marne ainsi que des milliers de masques aux policiers.
Une association offre des frigos et des chaises à un commissariat ainsi que des milliers de masques aux policiers
Engagements Franciliens a offert des milliers de masques et du gel hydroalcoolique aux policiers, comme ici en mai dernier. (photo association)
Par Actu17
Le lundi 16 novembre 2020 à 17:40 - MAJ lundi 16 novembre 2020 à 17:52

Réunir les personnes, trouver des solutions, porter un message républicain. Ce sont les grandes lignes de l'association Engagements Franciliens dirigée par Mickaël Szerman, 29 ans, que nous avons interrogé et qui n'a pas caché sa détermination à faire bouger les lignes. Ce chef d'entreprise qui est également conseiller municipal de la ville de Charenton-le-Pont (Val-de-Marne) et ambassadeur du Conseil régional des jeunes d'Île-de-France, a décidé de s'investir pleinement dans le bénévolat il y a déjà plusieurs années.

"J'aime échanger et j'ai toujours réussi à mettre les gens autour d'une table. J'aime aussi créer des vocations", nous explique-t-il. "Au départ, j'aidais les autres sans n'avoir aucune structure mais j'ai vite vu les limites, c'est pour cela que j'ai voulu m'engager dans le domaine associatif".

L'association Engagements Franciliens est née en juillet 2019 après plusieurs projets qui avaient débuté en 2017. Elle a également donné naissance à un magazine, « Le magazine de l'engagement », qui compte déjà deux numéros. Dans ces quelques dizaines de pages, des interviews, les actions récentes et les partenariats, souvent avec d'autres associations.

"L'éducation donnée par certaines familles mène à la haine de l'autorité et du policier"

Mickaël Szerman est sensible aux difficultés des forces de l'ordre mais également aux questions d'éducation. "On est arrivé dans une période inquiétante en France, qui est encore plus visible depuis les attentats de 2015. Un soir on va soutenir les forces de l'ordre et les applaudir, mais dans le même temps l'éducation donnée par certaines familles mène à la haine de l'autorité et du policier", déplore-t-il. "J'avais besoin de répondre à ces enjeux par une structure associative. Notre association se veut apolitique et indépendante mais nous gardons un lien avec les pouvoirs publics, bien sûr, et menons de front ces combats, notamment en allant dans les établissements scolaires".

"Ce n'est pas facile de rentrer dans la maison Éducation nationale mais nous avons pu faire de la sensibilisation au sein d'établissements privés, qui sont toujours en lien avec le ministère", confie Mickaël. "Il nous est arrivé dans certaines écoles, dans des classes préparatoires par exemple, de tomber sur des personnes, des adultes, qui tiennent des discours anti-flic, c'est assez incroyable", reconnait-il. "Qu'est-ce que ces personnes vont transmettre comme éducation à leurs enfants demain ? Nous espérons développer des partenariats éducatifs avec l'Éducation nationale pour la suite, pour continuer nos sensibilisations".

Engagements Franciliens travaille main dans la main avec d'autres associations, "dans le but de les faire rayonner, les mettre à l'honneur et de créer des liens". "Nous avions notamment mis à l'honneur l'association des Femmes de forces de l'ordre en colère (FFOC) il y a deux ans, ou encore Orphéopolis (association qui accompagne les orphelins et les familles de policiers, ndlr), et le Prox' Raid Aventure à qui nous remettons entre 1000 et 3000 cadeaux chaque année pour qu'il puisse les distribuer durant leurs actions", ajoute-t-il.

L'association est également partenaire de l'Association française des victimes du terrorisme, d'SOS autisme France ou encore de l'Association pour l'information et la prévention de la drépanocytose (APIPD). "Nous travaillons aussi avec le syndicat Alliance Police Nationale", ajoute le jeune chef d'entreprise, "cela nous permet d'avoir un avis précis sur les problématiques des policiers".

"C'était insupportable de voir des trous dans les chaises à l'accueil" du commissariat

"Soutenir les forces de l'ordre, c'est aujourd'hui primordial", insiste Mickaël Szerman. "J'ai de très bons rapports avec les policiers mais j'ai toujours fait attention de ne pas être accusé de faire de la "récupération politique", étant donné que je suis aussi conseiller municipal de Charenton", affirme-t-il. Le président de l'association s'est rendu au commissariat de la ville le mois dernier et a constaté l'insalubrité des locaux. "Je suis allé au commissariat de Charenton à la mi-octobre pour une démarche personnelle. Je savais que les locaux étaient en mauvais état mais quand j'ai vu l'état des chaises... C'était horrible", reconnait-il. "Je suis élu bénévole, je ne suis pas rémunéré, mais c'est quand même la ville où je suis né et j'ai grandi. C'était insupportable de voir des trous dans les chaises à l'accueil... C'est un état de salubrité inquiétant".

30 000 masques pour les policiers lors de la première vague de Covid-19

Mickaël et les bénévoles de son association ont décidé de trouver du mobilier pour le commissariat. "J'ai trouvé cinq donateurs en quelques jours et nous avons mené une opération coup de poing", explique-t-il. Une dizaine de jours plus tard, trois frigos/congélateurs ont été livrés ainsi que cinq chaises de bureau haut de gamme, une machine à café et des fournitures de bureaux comme des stylos sans logo. "Lors de la première vague de coronavirus au printemps dernier, nous avions également remis près de 30 000 masques et plusieurs centaines de gels hydroalcooliques au syndicat Alliance, à destination des policiers", raconte Mickaël.

L'opération a été réitérée au début du mois. 15 000 masques ont été distribués pour les policiers d'Île-de-France. "On oublie toujours qu’il y a un humain derrière l’uniforme, on déshumanise le policier", constate-t-il.

Et dans l'avenir ? "Nous souhaiterions être reconnu comme association d'utilité publique pour pouvoir développer nos activités. J'ai toujours voulu garder ce côté bénévole, que je veux conserver, mais notre structure doit évoluer". "On a perdu le respect de l'autorité, nos valeurs républicaines et sociétales doivent rester au premier plan", affirme Mickaël Szerman.

Vous pouvez devenir bénévole-adhérent d'Engagements Franciliens directement sur le site internet de l'association ici et retrouver gratuitement ses deux premiers magazines.