«Arabe de service» : Taha Bouhafs définitivement condamné pour injures raciales envers Linda Kebbab

Le journaliste et militant Taha Bouhafs a été définitivement condamné par la Cour de cassation pour "injure publique en raison de l'origine" après avoir qualifié la policière Linda Kebbab d'"arabe de service", dans un tweet de juin 2020. La Cour a estimé que ses propos dépassaient "les limites de la liberté d'expression".
«Arabe de service» : Taha Bouhafs définitivement condamné pour injures raciales envers Linda Kebbab
Taha Bouhafs en février 2022. (capture écran / Le Média)
Par Actu17
Le mercredi 3 janvier 2024 à 17:43

Taha Bouhafs, journaliste et militant, a été définitivement condamné pour "injure publique en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion" à l'encontre de la policière Linda Kebbab. Cette décision a été confirmée par la Cour de cassation le 19 décembre 2023, suite à un tweet de juin 2020 dans lequel Taha Bouhafs avait qualifié Kebbab d'"arabe de service".

La Cour de cassation a jugé que l'expression utilisée par Taha Bouhafs était méprisante envers Linda Kebbab, la définissant par sa seule origine supposée et la désignant par un terme outrageant. La Cour a estimé dans son arrêt que ces propos dépassaient "les limites admissibles de la liberté d'expression", et présentaient Linda Kebbab comme "une personne servile et complaisante" et la désignant comme "trahissant les personnes qui ont la même origine qu’elle, au lieu de les défendre, pour se mettre au service de l'institution policière".

En septembre 2021, Taha Bouhafs avait été condamné en première instance par le tribunal correctionnel de Paris à une amende de 1500 euros, et à verser 2000 euros de dommages et intérêts à Kebbab. Cette décision avait été confirmée en octobre 2022 par la cour d'appel de Paris qui l'avait condamné à 1000 euros d'amende avec sursis.

Les propos de Taha Bouhafs visant Linda Kebbab faisaient suite à l'intervention de la syndicaliste policière sur franceinfo, en juin 2020. Elle avait comparé les affaires Adama Traoré et George Floyd, affirmant qu'elles n'avaient "absolument rien à voir". Taha Bouhafs avait posté son commentaire injurieux sur X (anciennement Twitter), qu'il avait ensuite supprimé.

«Durant les audiences, il a enchaîné mensonge sur mensonge pour couvrir son ignominie»

Suite à la décision de la Cour de cassation, Linda Kebbab a réagi sur le réseau social X : "La Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Taha Bouhafs. Il est ad vitam condamné pour injure RACISTE. Durant les audiences, il a enchaîné mensonge sur mensonge pour couvrir son ignominie. Mensonges que seuls ses idolâtres gobent. Les juges eux n’ont pas été convaincus".

Taha Bouhafs, de son côté, a répondu : "Je m’en cogne de ce que pensent une poignée de juges blancs et bourgeois qui n’ont jamais connu le racisme de leur vie et qui ne comprennent même pas ce que ça veut dire".