Plaignante traitée de «pute» à Paris : le parquet demande la relaxe pour le policier

Un policier parisien était jugé ce lundi pour avoir insulté une femme portant plainte pour agression sexuelle. Le parquet a demandé la relaxe ou une dispense de peine pour le fonctionnaire, qui avait laissé par mégarde un message vocal injurieux à la victime. La décision est attendue pour le 25 janvier prochain.
Plaignante traitée de «pute» à Paris : le parquet demande la relaxe pour le policier
Illustration. (A17)
Par Actu17
Le lundi 4 décembre 2023 à 16:20

Le tribunal de police de Paris a étudié ce lundi le cas d'un policier poursuivi pour avoir injurié une femme qui avait déposé plainte pour agression sexuelle. Le parquet a demandé la relaxe ou une dispense de peine pour le prévenu, âgé de 31 ans, qui avait traité la plaignante de "pute" dans un message vocal envoyé par erreur, alors que son téléphone était mal raccroché.

En février 2022, la victime avait déposé plainte pour "agression sexuelle en état d'ivresse" dans un commissariat parisien. Suite à cela, l'officier de police judiciaire (OPJ) lui avait laissé un message vocal pour qu'elle vienne compléter sa plainte. Croyant avoir raccroché, l'officier s'est plaint de l'affaire avant de lancer : "C'est vraiment une pute. (...) Putain, elle refuse la confront' en plus la pute. Comme par hasard. En fait c'était juste pour lui casser les couilles, je suis sûr. (...) Putain, grosse pute". Des propos entendus par la victime.

«Je suis vraiment désolé que la victime ait entendu ces malheureux propos»

Le policier, qui a été suspendu plus de quatre mois et a fait l'objet d'une mutation professionnelle et d'une interdiction de contact avec les victimes et les mis en cause, s'est défendu en déclarant qu'il s'agissait de paroles prononcées pour lui-même, "comme lorsqu'on s'énerve contre un cycliste en voiture". Il a exprimé ses regrets au tribunal, affirmant : "Je suis vraiment désolé que la victime ait entendu ces malheureux propos", et a nié être "un homme sexiste ou misogyne".

La victime, quant à elle, s'est dite "totalement écrabouillée" par les réquisitions du procureur, affirmant avoir "perdu confiance en la police", au point de ne "pas avoir porté plainte" suite à une autre agression. Auprès de l'AFP, son avocat, Me Arié Alimi, a critiqué la présidente d'audience pour avoir "totalement oublié la victime", et a accusé l'institution judiciaire de chercher à protéger le policier.

Lorsque l'affaire a éclaté, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait déclaré que le policier n'avait "plus sa place" dans la profession et avait assuré qu'il "ne serait pas réintégré dans la police". Le tribunal doit rendre sa décision le 25 janvier.