Plaignante traitée de «pute» à Paris : le policier sera jugé début juillet

Un policier parisien, poursuivi pour avoir insulté une plaignante d'agression sexuelle en la traitant de "pute", comparaîtra devant le tribunal le 3 juillet prochain. Il est poursuivi pour injure non publique en raison du sexe et risque une amende allant jusqu'à 1500 euros.
Plaignante traitée de «pute» à Paris : le policier sera jugé début juillet
Illustration. (A17)
Par Actu17
Le samedi 27 mai 2023 à 12:17

Le policier qui avait insulté de "pute" une plaignante à Paris, sera jugé le 3 juillet prochain devant le tribunal de police comme révélé par Mediapart. Une information confirmée de source proche de l'affaire. Le fonctionnaire sera jugé pour injure non publique en raison du sexe. Il risque une amende de 1500 euros.

L'affaire remonte à février 2022, lorsque la plaignante, alors âgée de 34 ans, a déposé une plainte pour "agression sexuelle" au commissariat du Ve arrondissement. Plus tard, le policier en charge du dossier avait laissé un message sur le répondeur de la jeune femme, lui demandant de venir compléter sa plainte.

Pensant avoir raccroché, le fonctionnaire a été enregistré alors qu'il plaisante, avant de déclarer : "C’est vraiment une pute. (…) Putain, elle refuse la confront’ en plus la pute. Comme par hasard. En fait c’était juste pour lui casser les couilles, je suis sûr. (…) Putain, grosse pute", avant que la conversation ne soit définitivement coupée.

Une nouvelle plainte

La procédure avait initialement été classée par le parquet sous prétexte que "les propos avaient été tenus sans volonté de les porter à la connaissance de la plaignante". Mais à la suite d'une nouvelle plainte de la trentenaire, le parquet a finalement requis un procès devant le tribunal de police pour injure non publique en raison du sexe, une demande approuvée par le juge d'instruction mi-avril.

Me Arié Alimi, avocat de la plaignante, a indiqué à l'AFP que "le 3 juillet sera une date importante pour examiner la réalité de la prise en charge des victimes de violences sexistes et sexuelles à mille lieues des annonces de Mme Schiappa et de M. Darmanin". Il a ajouté : "Ce dernier a une fois encore menti en prétendant que le policier serait révoqué. Il exerce simplement dans un autre commissariat".

Lorsque l'affaire a éclaté, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait déclaré que le policier n'avait "plus sa place" dans la profession et avait assuré qu'il "ne serait pas réintégré dans la police".