Paris : La plainte contre le policier qui avait traité de «pute» une plaignante classée sans suite

Le fonctionnaire s'était exprimé en pensant que son téléphone était raccroché, ce qui n'était pas le cas.
Paris : La plainte contre le policier qui avait traité de «pute» une plaignante classée sans suite
Illustration. (Actu17)
Par Actu17
Le vendredi 18 mars 2022 à 00:24

Le parquet de Paris a classé sans suite l’enquête ouverte pour "injures non publiques" visant un policier accusé d’avoir traité de "pute" une plaignante pour agression sexuelle, le 25 février a-t-il annoncé, confirmant une information de Mediapart.

L'affaire avait été révélée par le site d'informations quelques jours plus tôt. La plaignante, une jeune femme de 34 ans, avait déposé une première plainte dans la nuit du 4 au 5 février auprès des policiers du commissariat du "56" (des 5e et 6e arrondissements de Paris, ndlr) pour "agression sexuelle en état d’ivresse", ce qui avait entraîné l’ouverture d’une enquête. Un policier du même commissariat avait rappelé la trentenaire et lui avait laissé un message sur son répondeur, en lui demandant de bien vouloir revenir pour compléter sa plainte. Il pensait avoir raccroché son téléphone et s'était exprimé envers ses collègues, traitant cette dernière de "pute".

"Je la rappellerai de toute façon parce que là, elle doit être en train de cuver !", avait-il lâché. "Elle n’a pas de sens, la plainte, en fait. Putain, elle refuse la confront’ (la confrontation avec le suspect, ndlr) en plus, la pute. Comme par hasard. En fait, c’était juste pour lui casser les couilles je suis sûr. C’est aberrant".

"La procédure a été classée sans suite faute de caractérisation de l’infraction, les propos ayant été tenus sans volonté de les porter à la connaissance de la plaignante", a détaillé le parquet de Paris.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait rapidement réagi à cette affaire, estimant que ce policier n’avait "plus sa place" au sein de la police nationale. Le préfet de police Didier Lallement avait dans le même temps condamné "des propos inadmissibles" et annoncé avoir saisi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) d’une enquête administrative, demandant la suspension du policier à titre conservatoire. La trentenaire avait déposé plainte devant l’IGPN concernant ces injures, entraînant l’ouverture de cette seconde enquête le 16 février, désormais classée.