Un policier insulte une plaignante à Paris : une enquête pour «injures non publiques» ouverte

Le préfet de police de Paris a demandé la suspension à titre conservatoire du policier. Gérald Darmanin estime qu'il n'a « plus sa place » dans la police.
Un policier insulte une plaignante à Paris : une enquête pour «injures non publiques» ouverte
Illustration. (Jose Hernandez/Camera 51/shutterstock)
Par Actu17
Le mercredi 16 février 2022 à 14:02

Une enquête pour « injures non publiques » a été ouverte après qu'une femme venue déposer plainte pour agression sexuelle, a été insultée par un policier qui avait mal raccroché son téléphone, à Paris. Le fonctionnaire risque une amende allant jusqu'à 1500 euros. « À la suite du dépôt de plainte réalisé mardi dans les locaux de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), une enquête préliminaire a été ouverte du chef d’injures non publiques », a précisé le parquet.

Cette femme de 34 ans avait déposé une première plainte dans la nuit du 4 au 5 février au commissariat des Ve et VIe arrondissements de Paris pour « agression sexuelle en état d’ivresse », a révélé Mediapart ce mardi.

Un policier avait appelé la plaignante à la mi-journée et lui avait laissé un message vocal pour lui demander de se présenter au commissariat afin d'être auditionnée. Le fonctionnaire pensait avoir raccroché son téléphone lorsqu'il a dérapé en échangeant avec l'un de ses collègues : "Je la rappellerai de toute façon parce que là, elle doit être en train de cuver !", puis "Putain, elle refuse la confrontation en plus, la pute. Comme par hasard. (...) "Il lui arrive un truc comme ça, déjà elle fout une mandale au mec, et après elle va vouloir une confrontation histoire de lui péter la gueule encore plus sur l’audition… Putain, grosse pute".

"Il a craché sur l'uniforme de la République"

Régissant à cette affaire, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a estimé mercredi que ce policier n’avait « plus sa place » au sein de la police nationale. "Ce policier a sali non seulement toutes les femmes qui essayent de déposer plainte (...) mais il a sali, il a craché sur l'uniforme de la République de ses 250 000 autres collègues policiers et gendarmes", a exposé le ministre au micro d'Europe 1, précisant qu'il n'était "pas le seul à décider car il y a des recours juridictionnels".

Le préfet de police Didier Lallement a lui condamné mardi "des propos inadmissibles" et annoncé avoir saisi la l'IGPN d’une enquête administrative. Il a également demandé la suspension du policier à titre conservatoire.