Le lundi 23 mars 2020 à 18:44
Le ministère de la Justice n'a pas précisé dans quels centres pénitentiaires se trouvaient les détenus atteints du Covid-19. De nombreuses mutineries se sont déroulées dans les prisons ce week-end.
Ce lundi, le ministère de la Justice a annoncé que cinq détenus avaient été testés positifs au coronavirus, sans préciser leur lieu de détention.
Le premier détenu à avoir été détecté positif au Covid-19 est un homme de 74 ans qui se trouvait le 8 mars au centre pénitentiaire de Fresnes (Val-de-Marne). Il est décédé le 16 mars, sans avoir été en contact avec le reste de la population carcérale, a indiqué la chancellerie.
Le deuxième homme touché par la maladie se trouvait en détention au centre pénitentiaire de Villeneuve-lès-Maguelone, près de Montpellier (Hérault). Selon la direction de l'administration pénitentiaire ce vendredi, il se trouvait en « isolement sanitaire, en cellule individuelle, depuis deux jours ».
9 fonctionnaires atteints par le coronavirus
Les autorités ont également précisé le même jour que neuf personnels de l'administration avaient été testés positifs au Covid-19 et que 230 détenus avaient été placés en confinement sanitaire.
La situation est particulièrement tendue dans les prisons françaises ces derniers jours, notamment depuis la suspension des parloirs en raison de la pandémie actuelle. Des tensions et des heurts ont été recensés dans une quinzaine d'établissements pénitentiaires durant le week-end.
De nombreuses mutineries ce week-end
Des mutineries ont eu lieu ce samedi en fin de journée dans plusieurs prisons françaises, les forces de l’ordre et les ERIS (Équipes régionales d’intervention et de sécurité) sont intervenues, notamment au centre pénitentiaire de Béziers (Hérault) ou encore à Draguignan, Lille-Sequedin, à Marseille, à Roanne, à Aix-Luynes, à Nanterre, à Varennes-le-Grand et au Mans.
Prison riot in Béziers #France #Covid_19 #CoronaCrisis #coronavirus #COVID19
— nonouzi (@Gerrrty) March 21, 2020
De violents incidents dans la maison d'arrêt d'Uzerche
De nouvelles mutineries ont éclaté dans de nombreuses prisons ce dimanche, notamment à la maison d'arrêt d'Uzerche (Nouvelle-Aquitaine) vers 17 heures. Une trentaine de détenus qui refusaient de réintégrer leur cellule sont parvenus à monter sur le toit de l’établissement.
🚨 De gros dégâts après la mutinerie qui a éclaté hier à la prison d’Uzerche en Corrèze.
200 détenus ont répondu à un appel sur les réseaux sociaux.
300 prisonniers doivent être transférés. #COVIDー19 #Uzerche #prison pic.twitter.com/Tjat89BzLG— Nicolas Galup (@NicolasGalup) March 23, 2020
🔴 INFO - #Société : Une #mutinerie au centre de détention d'#Uzerche (Corrèze) a fait hier soir deux blessés qui ont inhalé des fumées dues à des départs de feu et d'importants dégâts, a-t-on appris auprès de la préfecture. (🎥France 3 Nouvelle-Aquitaine) pic.twitter.com/nrZmQ0u0TV
— FranceNews24 (@FranceNews24) March 23, 2020
La situation a pris une tournure inquiétante dans la soirée. Vers 21h30, plus de 300 détenus refusaient toujours de regagner leur cellule, errant dans les couloirs ou sur les toits de la prison. Ce n'est que lundi au petit matin, vers 1h45, que le calme est revenu.
Des locaux inutilisables, plusieurs blessés
Les militaires d’un escadron de la gendarmerie mobile sont intervenus en renfort des ERIS, et les détenus ont finalement regagné leurs cellules. Selon une source policière, les bâtiments C et D en proie aux flammes ont été détruits et sont inutilisables. 88 prisonniers ont été transférés vers d’autres centres pénitentiaires.
Une dizaine de détenus, dont deux qui ont été blessés, ont été conduits à l'hôpital suite aux inhalations de fumées notamment. Aucun fonctionnaire n'a été blessé. Près de 250 cellules ont été rendues inutilisables selon le syndicat FO pénitentiaire. La prison d'Uzerche accueille près de 600 détenus déjà condamnés, à une peine au minimum de deux ans de prison.
La Direction de l'administration pénitentiaire a assuré, ce dimanche, que la réponse pénale serait « ferme » contre les détenus qui se livrent à ces actions violentes. Un message de fermeté de la part des autorités, qui ont fait face à de nombreux incidents similaires ce dimanche en fin de journée dans les prisons de Carcassonne, Nice, Vézin le Coquet, Maubeuge, Longuenesse, Meaux ou encore Fleury Mérogis. A chaque fois, une ERIS a été sollicitée pour ramener le calme.