Le vendredi 26 juillet 2024 à 10:44 - MAJ vendredi 26 juillet 2024 à 14:00
Le trafic des trains à grande vitesse (TGV) est très fortement perturbé ce vendredi, à la suite d'une série d'opérations de sabotages qui se sont déroulés vers 4 heures du matin, a annoncé la SNCF et le ministre des Transports, Patrice Vergriete, dans la matinée, alors que la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques aura lieu à Paris ce vendredi soir. La SNCF a évoqué "une attaque massive pour paralyser le réseau" et invitant les voyageurs à "reporter leur voyage et à ne pas se rendre en gare", avec un échange ou un remboursement total de leur billet. Ces actes de sabotages ont visé les liaisons entre Paris et l'Ouest, le Nord et l'Est, tandis qu'un autre acte a été "déjoué" sur la ligne Sud-Est.
Des équipes de SNCF Réseau "sont déjà sur place pour procéder au diagnostic et débuter les réparations", mais cette "situation devrait durer au moins tout le week-end le temps d’effectuer les réparations", a précisé l’opérateur. "Des incendies volontaires ont été déclenchés pour endommager nos installations", a ajouté la SNCF.
Pas de train à Montparnasse jusqu'à 13h, des retards et quelques suppressions sur les lignes Est et Nord, les clients remboursés "à 100%"
Le PDG de SNCF Voyageurs détaille le "plan de transport" après l'attaque "massive" contre la SNCF pic.twitter.com/iluRjk32Tk
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800 000 voyageurs impactés
La SNCF a indiqué peu avant 10 heures que 800 000 voyageurs au total sont concernés. Des centaines de voyageurs se sont notamment retrouvés bloqués gare Montparnasse à Paris. Les perturbations pourraient durer tout le week-end, a minima. Le PDG de la SNCF, Christophe Fanichet a précisé lors d'un point presse à 10h20 que les voyageurs impactés seront prévenus par SMS si leur train est maintenu, invitant ceux pour qui ce n'est pas le cas "à ne pas se rendre en gare".
Nos équipes sont sur place pour procéder au diagnostic et débuter les réparations.
Les circulations TGV sur les axes Atlantique, Nord et Est sont très perturbées : certains trains sont détournés, un grand nombre de trains sont supprimés.— SNCF Réseau (@SNCFReseau) July 26, 2024
Des câbles ont été «coupés puis brûlés»
Les auteurs des sabotages ont visé à chaque fois des postes de relais. Des câbles ont été "coupés puis brûlés", ces câbles "comportent des fils qu'il faut ensuite reconnecter un par un", a détaillé le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou. "Ca va être un travail d'orfèvre", a-t-il prévenu. Et d'ajouter : "C'est un bout de la France qu'on attaque et c'est les Français qu'on attaque".
"C'est la France qu'on attaque"
Jean-Pierre Farandou dénonce une "bande d'illuminés" après les actes de malveillance contre la SNCF pic.twitter.com/cyDivUU2jv
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"Des actes de malveillance ont été identifiés cette nuit autour de 4 heures du matin sur un certain nombre de lignes à grande vitesse de SNCF Réseau", a déclaré Patrice Vergriete, le ministre des transports démissionnaire. "Tous les éléments que nous avons montrent bien que c’est volontaire : la concomitance des heures, des camionnettes retrouvées avec des personnes qui ont fui, notamment sur la partie Sud-Est, des engins incendiaires retrouvés sur place. Tout indique que ce sont des incendies criminel".
Des actes «préparés et coordonés»
Le Premier ministre, Gabriel Attal, a réagi sur le réseau social X, peu avant 11 heures. "Tôt ce matin, des actes de sabotage ont été, de façon préparée et coordonnée, menés sur des installations de la SNCF", écrit-il. "Les conséquences sur le réseau ferroviaire sont massives et graves. (...) Nos services de renseignement et nos forces de l'ordre sont mobilisés pour retrouver et punir les auteurs de ces actes criminels".
Tôt ce matin, des actes de sabotage ont été, de façon préparée et coordonnée, menés sur des installations de la SNCF.
Les conséquences sur le réseau ferroviaire sont massives et graves.
Je dis toute ma reconnaissance à nos pompiers qui sont intervenus sur les sites touchés et…
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Au moins quatre actes recensés
La circulation sur la ligne à grande vitesse entre Lille et Paris est coupée depuis 05h15 après "un acte de malveillance dans le secteur d’Arras", a indiqué la SNCF. Le sabotage a eu lieu à Croisilles (Pas-de-Calais), selon une source proche de l'affaire.
Concernant la ligne à grande vitesse entre Paris et l’Est, un "acte de malveillance à hauteur de Pagny-sur-Moselle" a été signalé.
Sur la ligne Atlantique, "un acte de vandalisme à hauteur de Courtalain (Eure-et-Loir) interrompt actuellement les circulations", annonce également la SNCF, qui ajoute : "Nous détournons certains trains sur ligne classique mais nous allons devoir en supprimer un grand nombre".
Sur la ligne à grande vitesse Sud-Est, Marseille-Paris, la SNCF a annoncé qu'un acte de malveillance a été "déjoué". L'engin incendiaire n'aurait pas fonctionné, selon une source proche de l'affaire. Des suspects auraient été aperçus prenant la fuite.
La piste menant à des activistes d'ultra-gauche
"Le parquet de Paris se saisit au titre de la JUNALCO (Juridiction Nationale de Lutte contre la Criminalité Organisée) de l’ensemble des dégradations volontaires causées sur des sites SNCF dans la nuit du 25 au 26 juillet 2024", a annoncé le parquet de Paris à la mi-journée. L'enquête a été ouverte des chefs de "détérioration de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation", "dégradations et tentatives de dégradations par moyen dangereux en bande organisée", "atteintes à un système de traitement automatisé de données en bande organisée", "association de malfaiteurs en vue de commettre ces crimes et délits". La SDAT (sous-direction antiterroriste) est désignée comme service coordinateur de l'enquête, et sont également saisis la DGPN et la DGGN, les directions générales de la police et la gendarmerie nationale.
La piste menant à des actes menés par des activistes d'ultra-gauche est étudiée par les enquêteurs, d'après plusieurs sources concordantes. Leurs motivations devront être déterminées, et notamment s'il y a un lien avec le début des JO. La piste d'une ingérence étrangère ne serait pas privilégiée à ce stade.