Les actes racistes, xénophobes et antireligieux en hausse en 2021 en France

Ces données ne représentent "qu’une faible partie des faits à caractère raciste subis" par les victimes qui les signalent peu souligne le ministère de l'Intérieur.
Les actes racistes, xénophobes et antireligieux en hausse en 2021 en France
L'entrée principale du ministère de l'Intérieur à Paris le 13 mars 2020. (AFP/Archives)
Par Actu17 avec AFP
Le vendredi 11 mars 2022 à 12:28

Les crimes et délits à caractère raciste, xénophobes et antireligieux signalés aux forces de l'ordre ont augmenté de 13% en 2021 par rapport à 2019, selon les chiffres publiés vendredi par le ministère de l'Intérieur. Le service de statistiques du ministère a choisi 2019 comme année de référence, les données de l'année 2020 ayant été faussées par la crise sanitaire et les périodes de confinement.

Au total en 2021, la police et la gendarmerie ont enregistré 6300 crimes ou délits (+13%) et 6200 contraventions (+26% par rapport à 2019) à caractère raciste, désignant des actes commis "en raison de l'ethnie, de la nation, d’une prétendue race ou de la religion". L'étude ne donne pas le détail des faits relevant d'actes antichrétiens, antimusulmans ou antisémites. Quatre fois sur cinq, il s'agit d'injures, de provocations ou de diffamations publiques.

1,2 million victimes d’atteintes racistes en 2018

Ces données ne représentent "qu’une faible partie des faits à caractère raciste subis" par les victimes qui signalent peu ces atteintes aux forces de l'ordre, souligne Beauvau. Selon l’enquête "Cadre de vie et sécurité" de 2019, 1,2 million de personnes ont déclaré avoir été victimes d’atteintes racistes en 2018.

Entre 2013 et 2018, seul un quart des victimes de menaces ou violences physiques racistes et 5% des victimes d'injures racistes ont, en moyenne, déclaré avoir déposé plainte, selon cette étude. Les victimes des crimes et délits racistes (5720) sont essentiellement des hommes âgés de 25 à 54 ans, avec une surreprésentation d'étrangers originaires d'un pays d'Afrique.

Les auteurs (2125) ont en revanche "des caractéristiques beaucoup plus proches de la population générale", avec moins d'étrangers, plus de femmes et de personnes âgées (55 ans et plus) par rapport à la moyenne d'autres délits, souligne le ministère de l'Intérieur. En proportion de la population, les victimes sont plus nombreuses à déposer plainte dans le nord et l'est de la métropole que dans l'ouest, le Massif Central et l'Outre-mer (hors Guadeloupe et Mayotte).