Le lundi 6 mai 2019 à 12:01 - MAJ mardi 7 mai 2019 à 13:05
Après avoir effectué un premier saut dans le courant de l'après-midi avec le club de parachutisme Air Libre Parachutisme de Saint-Aubin-sur-Scie (Seine-Maritime), Sylvain Grandgirard, major de police âgé de 47 ans en poste à la Sûreté urbaine de Mantes-la-Jolie (Yvelines), s'est à nouveau lancé dans le vide.
C'est lors de ce second saut que le drame s'est produit. Une enquête a été ouverte.
De nombreuses questions en suspens
D'après le directeur technique du club de parachutisme que nous avons interrogé, chaque parachutiste plie son parachute principal. Le parachute de secours est plié et révisé annuellement. Il fonctionne avec une ouverture manuelle mais s'ouvre automatiquement à l'aide d'un système de sécurité, à une certaine vitesse, une fois arrivé à 250 mètres du sol.
Or, la voile principale de la victime ne s'est pas ouverte et surtout, le système de sécurité n'a pas déclenché l'ouverture du parachute de secours. A noter que ce système peut être désactivé.
Plusieurs questions restent donc en suspens : La voile principale et le parachute de secours étaient-ils défectueux ? La voile principale avait-elle été pliée correctement ? Enfin, Sylvain Grandgirard a-t-il actionné la poignée de sa voile ?
C'est à toutes ces questions que l'enquête devra répondre. Selon nos informations, toutes les pistes sont étudiées par les enquêteurs, y compris celle du suicide.
Qui était le Major Grandgirard ?
Personnage connu et reconnu comme un professionnel aguerri dont la gentillesse n'avait d'égale que sa disponibilité, Sylvain Grandgirard a dirigé la Brigade anticriminalité (BAC) de Mantes-la-Jolie pendant plusieurs années avant de partir quelques mois en Haïti au titre de l'ONU. Affecté à la Sûreté urbaine de Mantes-la-Jolie, il avait récemment sollicité sa mutation.
D'un caractère très affirmé, le Major avait refusé de serrer la main du Président de la République de l'époque, François Hollande, et celle du Premier ministre, Manuel Valls, le 17 juin 2016 lors de la cérémonie d'hommage aux deux victimes de l'attentat de Magnanville, le commandant de police Jean-Baptiste Salvaing, et sa compagne Jessica Schneider.
Ce dernier avait par ailleurs travaillé plusieurs années au commissariat de Mantes-la-Jolie.
Peu après la cérémonie, Sylvain Grandgirard avait déclaré qu'il avait refusé de serrer la main de François Hollande car "la police manque de moyen". "Il y a trop de problèmes dans la police, on en a ras-le-bol ! Des actes !" avait-il expliqué, ajoutant peu après : "Nous avons 3 véhicules pour 40, que faire avec ça ?"
"Il y a trop de problèmes dans la police" a-t-il dit à @manuelvalls, "on en a ras-le-bol! Des actes!" nous confie-t-il hors caméra @TF1LeJT
— Cyril Adriaens-Allemand (@cyriladriaens) 17 juin 2016
Ce policier dit "assumer" son acte et regrette que @manuelvalls soit parti sans écouter la fin de son explication @TF1LeJT @MYTF1News
— Cyril Adriaens-Allemand (@cyriladriaens) 17 juin 2016
Le Major Grandgirard laisse derrière lui Laurence, sa compagne, mais aussi un garçonnet de 7 ans et une fille de 20 ans.
[La rédaction d'Actu17 s'associe au deuil de la famille de Sylvain Grandgirard et à celui de ses collègues et ses amis]
Mise à jour 7 mai 2019 : Un proche de Sylvain Grandgirard a décidé d'ouvrir une collecte sur la plateforme Leetchi, "pour honorer sa mémoire et pour aider sa famille". Il est possible d'y accéder ici.