Le mardi 18 juin 2019 à 21:36
Le docteur Frey, médecin-inspecteur régional de la police dans le Grand Est était visé par 22 plaintes au total. Il n’en a pas fini avec la justice.
Christian Frey a été reconnu coupable ce mardi de 9 agressions sexuelles sur de jeunes policiers, sur les 10 premiers plaignants recensés. La plupart sont des adjoints de sécurité (ADS). Les victimes, 8 femmes et 1 homme, avaient déposé plainte pour des agressions sexuelles commises durant des examens médicaux préalables à leur recrutement dans la Police Nationale.
Le médecin avait tenté de se justifier, évoquant « des gestes professionnels et médicaux dans le cadre du dépistage du cancer » pour la palpation des seins des jeunes recrues. Mais ses pairs, médecins-inspecteurs de la police d’autres régions, l’avaient contredit arguant du fait que cet examen n’est pas prévu lors des visites médicales de recrutement.
Le tribunal correctionnel de Reims a condamné le docteur Frey, âgé de 63 ans, à un an de prison avec sursis avec interdiction définitive d’exercer son métier. En outre, il devra verser entre 1 500 et 3 000 euros à ses victimes au titre des dommages et intérêts. L’homme, qualifié de « pervers » par les magistrats, fait désormais partie du FIJAIS, le fichier des auteurs d’infractions à caractère sexuel, rapporte France Bleu.
Il n’en a pas fini avec la justice
Douze nouvelles plaintes ont été déposées à son encontre. « Sous réserve que les nouveaux faits dénoncés ne soient pas prescrits, ils feront l’objet de poursuites » a déclaré le procureur de la République de Metz.
Un médecin « tout puissant » ?
« Depuis au moins huit ans il y avait des doutes sur son compte » s’était confié un policier. Il était peu apprécié des fonctionnaires, selon cette même source qui le qualifiait de « tout puissant qui régnait sur la zone Est, un intouchable ».
Camille, un agent du ministère de l’Intérieur qui a raconté avoir subi ce genre de visite médicale dénonçait : « Ils ont laissé faire cet homme-là malgré les dénonciations en interne, de ma part ou d’autres personnes. J’ai mal, pour moi et pour toutes les autres victimes qui auraient pu être épargnées ».
Le « règne » du docteur Frey a touché à sa fin.