Le mercredi 20 mars 2024 à 12:59
Face aux tensions internationales croissantes et à la multiplication des foyers de crise, l'armée de Terre française se prépare à des engagements de haute intensité, comme l'explique le chef d'état-major, Pierre Schill, dans une tribune publiée dans Le Monde ce mardi. "Mon objectif est que la puissance démontrée par nos forces infléchisse les tendances, contribue à dénouer des conflits et crée des solidarités, qu’elle dissuade les attaques contre la France, sa population, son territoire et ses intérêts", souligne-t-il.
Pierre Schill fait un constat alarmant de la situation géopolitique actuelle : "Les guerres qui se déroulent sous nos yeux nous poussent à nous interroger sur l’espoir qui était aussi une ambition portée depuis la fin de la guerre froide". Il ajoute que "le projet d’un ordre mondial reposant sur la souveraineté des États, le droit international et le règlement des différends par la négociation est présenté comme contingent et occidental, voire battu en brèche".
«Le temps où l’on pouvait infléchir le cours de l’histoire avec trois cents soldats est révolu»
Le général met en avant la mutation des formes de violence guerrière avec l'évolution technologique, soulignant que "les nouvelles formes de conflictualité s’ajoutent aux anciennes sans les remplacer". Il insiste sur le fait que "le temps où l’on pouvait infléchir le cours de l’histoire avec trois cents soldats est révolu", faisant référence à la démocratisation de l'accès à des technologies de pointe par divers acteurs non étatiques.
S'agissant des capacités de la France, Pierre Schill affirme que la nation est bien positionnée grâce à sa géographie et son état de prospérité, mais reste exposée aux tensions globales en raison de ses responsabilités internationales et de ses territoires outre-mer. Il rappelle l'importance de la dissuasion nucléaire et la nécessité de disposer de forces entraînées et interopérables avec les armées alliées.
Pour renforcer la posture de défense de la France, l'armée se dote de moyens de commandement performants et de capacités de déploiement accrues. "La France a la capacité d’engager en coalition une division, soit environ 20 000 hommes, dans un délai de trente jours", assure le chef d'état-major. Il évoque également la capacité de la France à commander un corps d'armée en coalition, illustrant la volonté de la France de peser dans le jeu des puissances et de maintenir sa liberté d'action.
En conclusion, le chef d'état-major insiste sur la transformation en cours de l'armée de Terre pour répondre aux défis actuels et futurs. "L’armée de terre s’adapte pour assurer la sécurité des Français et contribuer à celle de leurs alliés", affirme-t-il, rappelant l'engagement et la préparation des forces françaises face à toute évolution de la situation internationale.