Le vendredi 12 juin 2020 à 13:21
Un homme qui fréquentait des sites libertins avec son épouse était visé par une enquête préliminaire ouverte à l'automne 2019. L'un des sites qui propose des rencontres entre adultes consentants a fait un signalement à la police, après avoir constaté qu'un homme proposait des rapports sexuels avec sa femme mais également avec sa fille âgée de 12 ans révèle Europe 1.
Les investigations ont alors été confiées à l'office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP).
Des photos de sa fille en maillot de bain
Aucun internaute n'aurait accepté ces propositions répétées durant plusieurs mois. L'homme a également fourni la photo de sa fille de 12 ans en maillot de bain, avec ses messages. Le couple de magistrats a été interpellé et placé en garde à vue le 4 juin dernier et une perquisition a été réalisée dans ses bureaux à Dijon (Côte-d'Or).
L'épouse a déclaré qu'elle n'était pas au courant des propositions formulées par son mari sur internet. Cette dernière a été remise en liberté et ne fait l'objet d'aucune poursuite à ce stade.
Il évoque un "fantasme"
L'homme âgé de 55 ans qui exerce à Dijon, aurait quant à lui reconnu être l'auteur de ces messages, expliquant qu'il ne s'agissait que de "fantasmes". Sa fille de 12 ans a été entendue par les policiers et n'aurait subi aucune violences sexuelles.
Le mis en cause a été déféré au parquet de Besançon à l'issue de sa garde à vue et a été mis en examen pour « corruption de mineur de 15 ans aggravée » et « offre, même non suivie d'effet, à une personne de commettre à l'encontre d'un mineur un viol, une agression sexuelle ou de la corruption de mineur ». Une information judiciaire a été ouverte.
Placé sous contrôle judiciaire
Le magistrat, ancien juge des enfants, encourt désormais une peine de 10 ans de prison et un million d'euros d'amende. Il a été placé sous contrôle judiciaire assorti d'une obligation de soins et d'une interdiction d'exercer une activité professionnelle au contact de mineurs.
Par ailleurs, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a annoncé avoir saisi le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) afin de prononcer la suspension du magistrat directement impliqué dans cette affaire.