Le jeudi 19 mars 2020 à 21:59
La plainte de ces trois médecins a été envoyée ce jeudi à la commission des requêtes de la Cour de justice de la République (CJR), la seule instance habilitée en France à juger des actes commis par des membres du gouvernement dans l'exercice de leurs fonctions explique Le Parisien.
Philippe Naccache, Emmanuel Sarrazin et Ludovic Toro ont déposé cette plainte au nom de leur collectif "C19" qu'ils ont récemment créé. Les plaignants estiment que le Premier ministre Édouard Philippe ainsi qu'Agnès Buzyn, l'ex ministre de la Santé, "avaient conscience du péril et disposaient des moyens d'action, qu'ils ont toutefois choisi de ne pas exercer".
Des mesures qui n'ont pas été prises pour éviter l'épidémie selon les médecins
Dans leur plainte, les trois médecins font référence aux déclarations d'Agnès Buzyn au journal Le Monde ce mardi. « Quand j’ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. Je suis partie en sachant que les élections n’auraient pas lieu », a-t-elle déclaré.
Selon les plaignants, Édouard Philippe et Agnès Buzyn qui est médecin de profession, se sont abstenus « volontairement de prendre ou de provoquer les mesures permettant […] de combattre un sinistre de nature à créer un danger pour la sécurité des personnes », une référence directe à l'épidémie de coronavirus qui touche actuellement la France. Il s'agit d'un délit prévu par l'article 223-7 du code pénal, puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende.
Le Cabinet d'avocats Di Vizio saisit la Cour de justice de la République contre Agnès BUZYN et Edouard PHILIPPE au nom du collectif des professionnels de santé C19 #CoronavirusFrance pic.twitter.com/0kpirt23Wb
— Michel Le Taillanter (@mletaillanter) March 19, 2020
Les médecins estiment également que le gouvernement a pris les mesures de confinement dans le pays trop tard. Cela « aurait sans nul doute permis de juguler l'épidémie en réduisant le nombre de personnes contaminées, et donc de personnes susceptibles de contaminer les autres ».
De plus, ils regrettent que « aucune mesure particulière, autre que la fermeture des établissements scolaires » n'ait été prise dans l'Oise, l'un des premiers foyers de Covid-19 en France.