Coronavirus: L'État attaqué pour «mise en danger de la vie d'autrui» par un syndicat de surveillants pénitentiaires

Coronavirus: L'État attaqué pour «mise en danger de la vie d'autrui» par un syndicat de surveillants pénitentiaires
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Par Actu17
Le samedi 28 mars 2020 à 13:24

Alors que alors que 71 détenus et surveillants pénitentiaires ont déjà été dépistés positifs au Covid-19, le syndicat FO-Pénitentiaire demande à l'État de prendre immédiatement des mesures pour protéger leur santé.

Le syndicat FO-Pénitentiaire devait saisir en référé le Conseil d'État pour mise en danger de la vie d'autrui, ce vendredi soir. La procédure est celle du référé-liberté, qui sera vraisemblablement jugé en début de semaine prochaine.

Elle permet de demander au juge de prendre, en urgence, une mesure nécessaire à la sauvegarde des libertés fondamentales du mandant, « si l'administration y porte atteinte de manière grave et illégale », explique le site Service Public.

« Jamais la situation dans nos prisons n'a été aussi dramatique »

Dans une vidéo explicative publiée sur la page facebook officielle du syndicat, son secrétaire général Emmanuel Baudin pose un constat alarmant : « Chers collègues, jamais la situation dans nos prisons n'a été aussi dramatique », assène-t-il avant de dénoncer notamment que les surveillants pénitentiaires sont les « grands oubliés de cette société, encore une fois ».

Par cette procédure d'urgence, le syndicat enjoint le gouvernement à prendre des mesures pour protéger la santé des personnels actifs et administratifs des prisons françaises, en imposant par exemple le port du masque ainsi que la fourniture de gel hydroalcoolique et de gants. Mais aussi de prendre des mesures exceptionnelles concernant la gestion des centres pénitentiaires et la sécurité dans ces établissements.

Emmanuel Baudin dit ainsi espérer pouvoir « obliger l'administration à prendre ses responsabilités et enfin mettre les moyens » pour protéger les personnels de ses services.

Un surveillant renvoyé chez lui à cause de son masque

Cette procédure intervient dans un contexte des plus tendus dans les prisons françaises. Ce mercredi par exemple, un surveillant du centre pénitentiaire de Gradignan (Gironde) s’est présenté sur son lieu de travail avec un masque chirurgical sur le visage. Sa direction lui a demandé de le retirer, mais le fonctionnaire a refusé et a été renvoyé chez lui.

50 surveillants pénitentiaires testés positifs au Covid-19

Cinquante personnels de l’administration pénitentiaire ont été dépistés positifs au Covid-19, sur 42 000 agents, a indiqué ce vendredi la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP). 471 prisonniers ont été placés en confinement sanitaire et 21 sont atteints actuellement par le coronavirus, sur une population carcérale d'environ 70 000 détenus.

La garde des Sceaux Nicole Belloubet a annoncé, mercredi, prendre plusieurs mesures d'exception dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire, comme permettre la libération de « 5 000 à 6 000 » détenus des prisons françaises.