Cédric Jubillar renvoyé aux assises pour le meurtre de sa femme Delphine

Après près de deux ans et demi passés en détention provisoire, Cédric Jubillar est renvoyé devant la cour d'assises du Tarn pour le meurtre de son épouse, Delphine. Malgré l'absence de corps, les juges d'instruction estiment qu'il y a suffisamment d'éléments mettant directement en cause le trentenaire.
Cédric Jubillar renvoyé aux assises pour le meurtre de sa femme Delphine
Cédric Jubillar lors d'un rassemblement à Cagnac-les-Mines le 16 mai 2021, cinq mois après la disparition de son épouse. (Marie-Pierre Volle/PhotoPQR/Maxppp)
Par Actu17
Le mardi 21 novembre 2023 à 19:32

Cédric Jubillar, 36 ans, est renvoyé devant la cour d’assises du Tarn pour le meurtre de son épouse Delphine, une infirmière de 33 ans disparue à Cagnac-les-Mines, en décembre 2020, indique le parquet général de Toulouse, ce mardi, dans l'ordonnance de mise en accusation qui a été transmise aux avocats, confirmant une information du Parisien. Les avocats du suspect principal ont désormais dix jours pour faire appel de cette décision.

Mis en examen et placé en détention provisoire depuis le 18 juin 2021, Cédric Jubillar fait désormais l'objet d'un mandat de dépôt jusqu’à sa comparution devant la cour d’assises du Tarn, qui pourrait avoir lieu d'ici un an. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

"Contrairement à ce qui a pu être affirmé par Cédric Jubillar, les enquêteurs et les juges d’instruction n’ont pas étudié la seule piste de l’implication de Cédric Jubillar à l’exclusion de tout autre, ceux-ci insinuant même que des éléments à décharge ont été occultés ou maquillés dans le seul but de renforcer l’accusation", écrivent les juges d'instruction dans leur ordonnance de mise en accusation. "Ce sont au contraire des investigations minutieuses et exhaustives qui ont permis non seulement d’exclure l’ensemble des autres hypothèses, mais également de réunir de nombreux éléments constituants des charges suffisantes à l’encontre du mis en examen".

Elle n'avait «aucune raison de partir sans en informer personne»

Selon les magistrats instructeurs, Delphine Jubillar, mère de deux enfants, n'avait "aucune raison de partir sans en informer personne", alors qu'elle était "épanouie dans sa maternité" et "impliquée dans sa vie professionnelle", tandis qu'elle envisageait de refaire sa vie avec son amant, d'autant qu'elle avait effectué des démarches allant dans ce sens. Les juges estiment que l'enquête a permis de montrer que "Cédric Jubillar est l’auteur du meurtre de son épouse" et "qu'il est le dernier à l'avoir vue vivante".

Cédric Jubillar est mis directement en cause par plusieurs éléments récoltés durant l'enquête, notamment "sa difficulté majeure" à "se résigner" à cette séparation imminente. Une dispute violente a bien eu lieu, "avec certitude", la nuit de la mystérieuse disparition de Delphine. Les lunettes de l'infirmière ont été retrouvées brisées trois semaines après sa disparition. Les expertises ont établi que les dégâts sont liés à "des efforts dynamiques appliqués de l'extérieur vers l'intérieur", ce qui correspond plutôt à un coup, qu'à une chute. Cédric Jubillar aurait également intensifié son "flicage" avant la disparition, proférant des menaces de mort devant ses proches.

Cédric Jubillar a menti d'après les juges d'instruction

Le suspect "n'a cessé de mentir lors de l’information judiciaire, d’éluder les questions gênantes, notamment en prétextant avoir perdu la mémoire, de modifier ses versions en s’adaptant aux éléments d’investigations rapportés et en rejetant la faute sur les autres qui soit se trompent, soit sont contre lui s’ils ne vont pas dans son sens", notent également les juges.