Le mardi 10 juin 2025 à 18:17
Une vague d'effroi et de sidération a submergé la petite commune de Nogent ce mardi matin après qu'une assistante d'éducation du collège Françoise-Dolto, Mélanie G., 31 ans, a été mortellement poignardée par un élève de 14 ans. Le drame s'est produit aux abords de l'établissement alors que des gendarmes procédaient à un contrôle de sacs. Mère d'un petit garçon de 4 ans, la victime est décrite par tous comme une femme solaire et dévouée.
Les faits se sont déroulés ce mardi 10 juin, peu après 8 heures du matin. À l'entrée du collège Françoise-Dolto, où les élèves rentraient après le week-end de la Pentecôte, une fouille aléatoire des sacs était organisée par la gendarmerie. C'est dans ce contexte qu'un collégien de troisième, armé d'un couteau, a porté plusieurs coups à Mélanie G., assistante d'éducation (AED).
Rapidement neutralisé, l'adolescent a été interpellé et placé en garde à vue. Un gendarme a été légèrement blessé à la main lors de l'arrestation. La victime, en état d'urgence absolue, a été héliportée au centre hospitalier de Dijon (Côte-d'Or) où elle a malheureusement succombé à ses blessures dans la matinée.
Mélanie, une «douceur incarnée» et une mère dévouée
La nouvelle a plongé ses proches dans le désarroi. Mélanie G., qui venait de fêter ses 31 ans, était la mère d'un petit garçon de 4 ans prénommé Timéo. Ancienne coiffeuse lauréate d'un concours régional en 2018, elle avait opéré une reconversion professionnelle il y a seulement neuf mois. Sa motivation principale, selon son ancienne patronne interrogée par Le Dauphiné, était d'avoir plus de temps "pour s'occuper de son enfant".
Ce changement de carrière vers le milieu scolaire la comblait. "Elle était très heureuse d’occuper cette profession, elle voulait aider les jeunes", a témoigné Aurore, sa cousine, sur BFMTV. Une vocation confirmée par une autre proche : "C'est une ancienne coiffeuse. Elle s'est reconvertie pour les jeunes, pour les aider".
Ceux qui l'ont connue sont unanimes. Sa cousine, interrogée par TF1, la décrit comme "quelqu’un de toujours souriante, naturelle et surtout très bienveillante". "C'était la douceur incarnée Mélanie, vraiment". Un de ses anciens clients du salon de coiffure se souvient d'"une femme adorable". "Elle était très très gentille, jamais avec un mot au-dessus de l’autre", a-t-il rapporté.
Très investie dans la vie locale, Mélanie G. vivait à Sarrey, un village situé à une dizaine de kilomètres, où elle était conseillère municipale depuis 2020. Une voisine, sous le choc, confie : "Je suis effondrée. C’est horrible. On n’arrive pas à croire que cela peut arriver dans nos régions…". Elle la résume comme "une fille du pays, sa famille a toujours habité ici, une femme très gentille, une bonne maman".
Le suspect, un élève «sans difficulté particulière»
L'auteur présumé des faits est un élève de 14 ans scolarisé au sein même du collège. Selon la ministre de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne, qui s'est rendue sur place, "c’est un jeune d’une famille dont les deux parents travaillent, qui ne présentait pas de difficulté particulière". Elle a toutefois précisé qu'il "avait fait l’objet en début d’année de deux exclusions temporaires pour perturbation de la classe".
Paradoxalement, l'adolescent était "référent au sein de l’équipe de lutte contre le harcèlement" dans l'établissement. "Ses professeurs sont totalement sidérés de ce qui a pu se produire", a ajouté la ministre.
L'onde de choc et les hommages
Le drame a provoqué une vive émotion jusqu'au sommet de l'État. À l'Assemblée nationale, la présidente Yaël Braun-Pivet a ouvert la séance par un hommage : "J’adresse les plus sincères condoléances de la nation à sa famille et à ses proches et j’adresse mon soutien à l’ensemble de la communauté éducative", ajoutant que "la violence n’a pas sa place et n’aura jamais sa place dans nos établissements scolaires", elle a invité l'hémicycle à observer une minute de silence. Le Premier ministre, François Bayrou, a également rendu hommage à la victime, confirmant qu'elle était mère d'un garçon de 4 ans.
L'incompréhension reste totale pour la famille de Mélanie, qui se préparait à célébrer un mariage le week-end prochain. "On ne sait même pas pourquoi ce geste", a lâché sa cousine Aurore, qui résume le sentiment général : "De la tristesse, de l'incompréhension, de la colère". Dévastée, elle a conclu : "On voudrait comprendre comment c'est possible, comment ça a pu arriver. Et pourquoi elle".