Le samedi 29 mai 2021 à 13:24 - MAJ samedi 29 mai 2021 à 14:26
Ces faits sordides se sont déroulés dans la nuit du 20 au 21 mai dernier à Palaiseau. Deux individus se sont introduits dans une maison en forçant la porte du garage vers 03h15. L'habitante âgée de 69 ans a entendu du bruit et s'est retrouvée nez à nez avec les deux hommes qui étaient en train de fouiller son habitation.
L'un d'entre eux a menacé la victime avec un couteau avant de la forcer à entrer dans sa chambre et la violer. "La victime aurait ensuite été obligée de supplier les deux agresseurs pour ne pas que le second individu la viole à son tour", précise une source proche de l'enquête. Elle l'a repoussé et s'est blessée a une main. Les deux complices ont finalement pris la fuite, emportant un téléphone, une tablette tactile, des bijoux et un sac à dos.
L'auteur du viol s'est coupé avec son couteau dans la maison, semble-t-il en manipulant son arme blanche tout seul. "Il a laissé du sang sur place mais aussi sur tout le trajet de leur fuite, jusqu'à la gare RER de Massy-Palaiseau", ajoute cette même source. Une enquête a été ouverte et confiée aux policiers de la sûreté départementale (SD) de l'Essonne. La sexagénaire, choquée et blessée, a été transportée à l'hôpital où elle s'est vu attribuer 21 jours d'Incapacité totale de travail (ITT).
Déjà connus de la police, ils sont rapidement identifiés
Les premières investigations ont permis de mettre un visage sur les deux agresseurs, par l'intermédiaire des vidéosurveillances de la gare. "Sur les images, le violeur présumé présentait une plaie à la main gauche", ajoute cette source. La technologie a ensuite aidé les enquêteurs. Le logiciel de reconnaissance faciale du fichier de traitement des antécédents judiciaires (TAJ) a en effet permis d'obtenir une possible identité du mis en cause blessé à la main. Après vérifications, il s'agissait bien de cet homme, un ressortissant algérien de 21 ans, déjà connu des services de police.
La suite des recherches a amené l'identification de son complice, puisqu'ils étaient ensemble lors de faits précédents. Âgé de 19 ans, ce dernier est lui aussi un ressortissant algérien. Les deux hommes étaient en situation irrégulière sur le territoire depuis plusieurs mois. Un mandat de recherche a été émis par le parquet et diffusé dans les services de police.
Et le travail des enquêteurs a payé. C'est une policière hors service, affectée à la brigade des réseaux ferrés (BRF), qui a repéré les deux suspects ce lundi vers 18h20, alors qu'elle se trouvait à la gare Montparnasse (XIVe). Elle a rapidement demandé de l'aide aux agents de la sûreté ferroviaire (SUGE) pour les interpeller sans tarder. Ils ont été placés en garde à vue, puis transférés dans les locaux de la SD de l'Essonne.
Ils finissent par passer aux aveux
Face aux enquêteurs, les deux suspects auraient nié les faits dans un premier temps, expliquant n'avoir aucun souvenir de cette nuit du 20 au 21 mai durant laquelle la victime a été violée et dépouillée. Une amnésie provoquée par leur consommation excessive de Rivotril, un antiépileptique appartenant à la famille des benzodiazépines, selon leur récit. Un peu plus tard durant sa garde à vue, l'auteur présumé du viol est passé aux aveux et aurait reconnu l'ensemble des faits. Il aurait affirmé avoir agi avec son complice, alors qu'il était dans un état second, mais ne pas avoir prémédité le viol, souhaitant, selon lui, uniquement commettre des vols dans cette maison qu'ils auraient choisie au hasard. Concernant sa blessure à la main, le mis en cause n'aurait donné aucune explication pour l'heure.
Le second suspect aurait lui aussi reconnu les faits, dans un second temps. Les deux hommes ont aussi déclaré qu'ils étaient entrés en France illégalement il y a une dizaine de mois, en passant par l'Espagne. Le violeur présumé faisait déjà l'objet d'une obligation de quitter le territoire (OQTF). Par ailleurs, les deux suspects seraient impliqués dans de nombreuses autres affaires depuis leur arrivée en France souligne cette même source.
Des prélèvements ADN ont été effectués dans la maison de la victime et des analyses sont en cours. Elles permettront d'obtenir un nouvel élément mettant en cause les deux individus dans ce dossier. Déférés, ils ont été mis en examen ce mercredi avant d'être placés en détention provisoire.