26 interpellations et 11 millions d'euros saisis dans le démantèlement de réseaux de passeurs

Une enquête menée depuis 2021 a permis le démantèlement d’un réseau international de passeurs et de blanchiment d’argent, suspecté d’avoir fait entrer illégalement plusieurs milliers de migrants en France. Vingt-six personnes ont été interpellées, et 11 millions d’euros d’actifs saisis. La tête de réseau, localisée à Dubaï, reste hors d’atteinte.
26 interpellations et 11 millions d'euros saisis dans le démantèlement de réseaux de passeurs
Illustration. (Victor Joly / Shutterstock)
Par Actu17
Le vendredi 29 novembre 2024 à 12:07

Onze millions d’euros d’actifs, incluant des propriétés, des voitures de luxe, des bijoux et de l’or, ont été saisis, et 26 personnes ont été interpellées en France entre mars et novembre 2024 dans le cadre d’une enquête sur un réseau criminel de trafic de migrants et de blanchiment d’argent. Ces individus sont accusés d’avoir occupé divers rôles au sein de cette organisation interconnectée, allant de passeurs à blanchisseurs en passant par des courtiers financiers occultes.

Ce réseau, actif depuis septembre 2021, est soupçonné d’avoir fait entrer illégalement en France plusieurs milliers de personnes originaires d’Inde, du Sri Lanka et du Népal. Ces migrants auraient payé entre 15 000 et 26 000 euros par personne pour bénéficier des services de ces passeurs. "Les passeurs facilitaient le voyage des migrants vers l'Union européenne via Dubaï ou des États africains, tout en leur procurant des visas de tourisme, de travail ou médicaux obtenus illégalement", a déclaré Julien Gentile, directeur de la Police aux frontières (PAF) de Roissy, à l'AFP.

Les enquêteurs estiment que ces réseaux auraient généré plusieurs milliards d’euros de profits illégaux. Pour blanchir ces sommes colossales, les criminels s’appuyaient sur des entreprises de BTP, des trafics d’or, ainsi que sur le système de la hawala, un mode de transfert informel d’argent courant dans le sous-continent indien.

Quinze suspects écroués

Parmi les 26 interpellés, 15 ont été placés en détention provisoire, sept ont été mis sous contrôle judiciaire, tandis que quatre autres, arrêtés plus récemment, ont été présentés jeudi soir au juge chargé de l’instruction.

La tête de réseau, localisée à Dubaï (Émirats-Arabes-Unis), reste hors d’atteinte. La demande d’extradition formulée par la France n’a, pour l’heure, pas connu d’issue favorable. L’enquête a été menée par l’antenne de l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (OLTIM) à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.