Le samedi 28 décembre 2019 à 14:28
L'homme a profité d'une activité extérieure destinée à faciliter sa réinsertion pour se faire la belle.
Un détenu du centre de détention de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) participait à un tournoi de football organisé par le ministère de la Justice et l'administration pénitentiaire, le 18 décembre, lorsqu'il s'est évadé.
L'affaire vient d'être rendue publique par le syndicat Force ouvrière du centre de détention, qui précise que cette évasion s'est faite avec une facilité déconcertante, relate La Provence.
Il dit « Ciao ! » à la directrice
Ce jour-là, onze détenus participaient à un tournoi de football dans un stade de Salon-de-Provence. Ils se sont disputés la victoire avec une équipe locale, une équipe d'étudiants en filière sportive et deux équipes de surveillants de l'établissement pénitentiaire.
C'est en fin de match que la situation a basculé. L'un des détenus « a regardé la directrice et lui a dit 'ciao !' avant de détaler à toutes jambes » témoigne le délégué régional Force ouvrière (FO) Pénitentiaire, également surveillant au centre de détention. Trois magistrats étaient d'ailleurs venus sur place vérifier que tout se passe bien, peu de temps avant.
Des signes avant-coureurs
Le matin de cette rencontre sportive, le fugitif avait fait ses adieux à ses codétenus qui l'avaient finalement chambré en lui demandant s'il allait se faire la belle, précise le syndicaliste. C'est ce qui s'est finalement produit.
Pire encore, le détenu originaire d'Avignon et âgé d'une vingtaine d'années, avait déjà commis une tentative d'évasion d'un commissariat de police en janvier dernier.
« Il n'aurait jamais dû être sélectionné pour ce genre d'événements. C'est d'autant plus difficile à digérer que le Juge d'application des peines n'y était pas favorable et que c'est en raison de l'insistance de notre direction qu'il a pu prendre part au tournoi », a ajouté le délégué.
De son côté, l'Administration pénitentiaire a indiqué que « ces détenus sont choisis en fonction de leur profil, parce qu'ils ne représentent, a priori, aucun danger et aucun risque d'évasion », ajoutant que leur sélection est nécessairement soumise à un juge d'application des peines.
Une fouille de sa cellule la veille
Mais ce n'est pas tout. La veille de l'événement, la cellule du fuyard avait été fouillée. Les surveillants y avaient découvert un téléphone portable accompagné de son chargeur.
« Ce délit aurait dû encore être retenu pour éviter qu'il ne prenne part à cette sortie. Ce qui m'énerve, c'est que ce détenu n'avait vraiment rien à faire là », finit par lâcher le délégué syndical au journal La Provence.
Il risque 6 mois à 1 an supplémentaires
Selon cette même source, le jeune homme n'était pas connu pour être violent au sein de l'établissement pénitentiaire. Aujourd'hui dans la nature, il s'expose à une peine supplémentaire de 6 mois à 1 an.
Une enquête a été ouverte par le parquet d'Aix-en-Provence. Les forces de l'ordre recherchent activement le fugitif.
Des précédents dans le département
Il ne s'agit pas là d'un cas unique d'évasion de ce type. Au mois de novembre dernier, un détenu de 22 ans, qui devait encore purger deux ans de prison, n'avait pas réintégré sa cellule à l'issue d'une permission.
Les policiers l'avaient finalement arrêté au terme d'une course-poursuite, le 5 novembre dernier à Marseille. Il leur avait alors affirmé craindre pour sa vie au sein de la prison.
Quelques mois auparavant, un détenu en permission a disparu lors d'une sortie culturelle au Mucem (Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée) de Marseille dans des conditions semblables.