Déjà condamné pour apologie du terrorisme, un rappeur récidive et fait de nouveau face à la justice

Déjà condamné pour apologie du terrorisme, un rappeur récidive et fait de nouveau face à la justice
Mohamed Damey, alias Masta Ex, fait l'objet de poursuites pour apologie de terrorisme. (capture vidéo Youtube)
Par Actu17
Le vendredi 21 février 2020 à 12:01

C'est la deuxième fois en trois mois qu'il est poursuivi pour apologie du terrorisme. Le rappeur du Val-d'Oise, Masta Ex, a fait l'objet d'une comparution immédiate mercredi soir.

Dans un nouveau clip vidéo, Mohamed Damey, alias Masta Ex, lance des menaces envers Emmanuel Macron, Christophe Castaner et le ministère de l'Intérieur dans son ensemble. Il exhorte ses auditeurs « à prendre les armes ».

Ce rappeur, âgé de 29 ans, a déjà été condamné pour des faits similaires le 14 novembre dernier par le tribunal correctionnel de Pontoise. Il a écopé à cette occasion d'un an de prison dont 6 mois ferme, sans mandat de dépôt.

Le préfet saisit le procureur

La nouvelle procédure pour apologie du terrorisme visant Mohamed Damey a été initiée par le parquet à la suite d'un signalement de la part du préfet du Val-d'Oise.

L'enquête menée par la police judiciaire de Cergy a conduit le rappeur devant le tribunal ce mercredi soir. Il faisait l'objet d'une comparution immédiate mais le procès a finalement été renvoyé au 27 mars.

« Vous allez payer au nom d'Allah »

Le clip, publié le 4 janvier sur la chaîne YouTube de l'association « Killuminateam Les soldats dans le sentier d'Allah » dont il est le président, s'intitule "20/20 bonne année". Dans cette séquence tournée à son domicile, Mohamed Damey appelle à « prendre les armes » en menaçant le président de la République et son ministre de l'Intérieur, relate Le Parisien.

En dénonçant « les soldats du mensonge qui ont pété ma porte », il fait référence aux policiers qui ont mené la perquisition à son domicile le 13 novembre dernier, dans le cadre de la précédente affaire. Il n'hésite pas à lancer : « vous allez payer au nom d'Allah » et on doit les « fumer en 2020 ».

Écroué pour une affaire d'escroquerie

Les enquêteurs de la police judiciaire ont extrait Mohamed Damey de sa prison de Meaux (Seine-et-Marne) où il était incarcéré dans le cadre d'une affaire d'escroquerie. Le détenu a été placé en garde à vue mardi pour être entendu sur ces faits nouveaux.

Se présentant comme un « un soldat de la vérité », il aurait affirmé avoir réalisé la vidéo avant son incarcération « pour dénoncer les injustices », tout en contestant faire l'apologie du terrorisme, rapporte le quotidien francilien.

Sa conjointe aussi dans le viseur de la justice

Poursuivie dans la même affaire, son épouse de 26 ans, aurait tourné et mis en ligne le clip. Elle a été placée sous contrôle judiciaire mercredi soir, dans l'attente du jugement, et nie aussi avoir fait l'apologie du terrorisme.

La jeune femme avait publié une vidéo sur Facebook, avant cela, accusant le ministre de l'Intérieur et le préfet du Val-d'Oise « d'abus de pouvoir, de diffamation et de mensonge d'Etat » et de « stigmatiser l'Islam ». Elle y dénonce des accusations « totalement dénuées de sens », et ajoute que dans ses vidéos, son mari « n'a jamais appelé à faire le djihad, l'association ayant pour but de venir en aide aux plus démunis et de dénoncer les dérives du système ».

Elle fait également l'objet de poursuites pour avoir violé les mesures individuelles de contrôle administratif et de surveillance (une assignation à résidence dans le Val-d'Oise et une interdiction d'entrer en relation avec d'autres personnes de l'association, ndlr) qui lui ont été imposées par la justice.

L'association dissoute et ses fonds gelés

Le ministère de l'Économie et des Finances a gelé les fonds et les ressources économiques de l'association et de cinq de ses membres dont trois prévenus, dans un décret du 25 novembre dernier. Une mesure similaire a été prise par la Principauté de Monaco.

L'association de Mohamed Damey « Killuminateam Les soldats dans le sentier d'Allah », déclarée le 28 juin 2018 en sous-préfecture d'Argenteuil, a également fait l'objet d'une dissolution au mois de janvier.