Grenoble : Un maitre de Yoga mis en examen pour agressions sexuelles sur plusieurs femmes

Jean-Louis Astoul, professeur et directeur de l'école de kundalini yoga "Amrit Nam Sarovar" en Isère, a été mis en examen pour agressions sexuelles, travail dissimulé et est également placé sous le statut de témoin assisté pour abus de faiblesse.
Grenoble : Un maitre de Yoga mis en examen pour agressions sexuelles sur plusieurs femmes
Illustration. (Shutterstock)
Par Actu17
Le dimanche 22 octobre 2023 à 17:53

Jean-Louis Astoul, 73 ans, un célèbre maître de yoga, a été déféré devant un juge d'instruction ce vendredi, suite à son placement en garde à vue mercredi dernier. Selon le procureur de la République de Grenoble, Eric Vaillant, il a été mis en examen pour agressions sexuelles et travail dissimulé. Il est également placé sous le statut de témoin assisté "s’agissant des abus de faiblesse dans un contexte de dérives sectaires".

L'affaire éclate après une plainte déposée en août 2022 par une jeune femme qui dénonce "trois agressions sexuelles commises entre juillet 2020 et janvier 2022" lors de séances de "guidance" individuelles. Ces séances se sont déroulées à l'école de kundalini yoga "Amrit Nam Sarovar" à Saint-Michel-les-Portes (Isère), dont Jean-Louis Astoul est le professeur et le directeur. L'enquête menée par la brigade de gendarmerie de Monestier-de-Clermont a depuis identifié "quatre autres victimes de faits similaires" résidant en Allemagne et au Royaume-Uni, comme révélé par Le Monde.

Les victimes ont été ciblées "à un moment de leur vie où elles étaient psychologiquement vulnérables et dans un état de sidération", précise le procureur. Elles auraient été touchées lors de consultations individuelles dans le cadre de leur formation.

Jean-Louis Astoul est également mis en cause pour travail dissimulé. Selon les enquêteurs, le centre de yoga avait recours à des bénévoles pour des tâches ménagères, une pratique connue sous le nom de "seva" dans l'hindouisme. Ce sont des stagiaires qui "décidaient d’y rester un certain temps en payant un loyer et rendant des services ménagers sans rétribution, hormis le gîte et le couvert", déclare le magistrat en charge de l'affaire.

Plus de 60 000 euros en numéraire

L'établissement, créé au début des années 2000, a formé des centaines de personnes chaque année via des stages coûtant autour de 1000 à 1500 euros par semaine, sans inclure le logement. Six à 12 victimes potentielles ont été identifiées sur une période d'un an lors de l'enquête, "mais le système fonctionne depuis la création du centre au début des années 2000 et le nombre de victimes est potentiellement plus important", souligne le procureur.

Une perquisition menée au domicile de Jean-Louis Astoul a permis de découvrir "plus de 60 000 euros en liquide", ce qui a entraîné l'ouverture d'une procédure incidente. Le suspect a été placé sous contrôle judiciaire avec obligation de ne pas entrer en contact avec les victimes.

L'école de yoga, située en contrebas du Mont Aiguille, se présente comme "une communauté d'apprentissage" et affirme constituer "un réseau mondial" sur son site internet. L'enquête continue afin de déterminer l'ampleur exacte des agissements de Jean-Louis Astoul et du système qu'il a mis en place.