Le lundi 30 décembre 2019 à 10:18 - MAJ lundi 30 décembre 2019 à 13:23
Affecté au Centre d'Information et de Commandement (CIC) de l'état-major des Hauts-de-Seine situé à Nanterre, un policier âgé d'une quarantaine d'années a mis fin à ses jours en utilisant son arme de service dans la nuit de dimanche à lundi, vers 2 heures du matin selon des sources policières. Il était en service au moment du drame.
Remy travaillait à ce poste depuis une dizaine d'années et était un opérateur radio connu de nombreux policiers pour sa rigueur et son sérieux. Il était marié et père de deux enfants en bas âge.
C'est avec émotion que la @prefpolice apprend le décès survenu cette nuit de l'un de ses gardiens de la paix affecté dans les Hauts-de-Seine. La @prefpolice apporte son plus vif à sa famille et ses proches. pic.twitter.com/jRgTSAUz3S
— Préfecture de Police (@prefpolice) December 30, 2019
Trois lettres
Le défunt a laissé trois lettres, "l'une pour son épouse, une autre pour ses collègues et une troisième pour sa hiérarchie dans laquelle il fait état des difficultés générales de la police dans la société actuelle", a détaillé Catherine Denis, procureure de la République de Nanterre, précisant que le policier s'est "mis à l'écart dans l'entrée, s'est assis dans un fauteuil et a tiré avec son arme de service".
"Sur son pupitre, il avait inscrit son souhait de ne pas être réanimé"
Le Collectif Autonome des Policiers Île de France (CAP IDF) évoque le drame sur Facebook. "Cette nuit, vers 2 heures, il a quitté son pupitre, a pris une chaise qu'il a installée à proximité des bureaux des autorités #DTSP92", peut-on lire.
"Il s'est assis sur cette chaise, puis dans ses pensées et un dernier regard qu'il a pu adresser, il a retourné son arme de service contre lui. (...) Sur son pupitre, il avait inscrit son souhait de ne pas être réanimé", indique le collectif.
"Motivé, volontaire, courageux, allant de l'avant, prêt à se démener pour le bien de la collectivité, c'est ainsi que Rémy, Sous-Brigadier d'une quarantaine d'années et vrai Flicard, a tiré sa révérence, nous laissant dans la peine, l'incompréhension, le désarroi, la colère", confie le CAP IDF.
Deux enquêtes ont été ouverte suite à ce drame, l'une a été confiée au Service départemental de la police judiciaire (SDPJ) des Hauts-de-Seine, la seconde à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Au moins 59 policiers se sont suicidés depuis le 1er janvier selon plusieurs sources concordantes. 35 s'étaient donné la mort en 2018.
Le ministère de l’Intérieur a récemment mis en place une cellule de soutien psychologique disponible 24h/24 pour les forces de l’ordre, qui est joignable au 0805 230 405. Les appels sont « anonymes, confidentiels et gratuits ».