Le mercredi 5 mai 2021 à 16:37
Deux heures de violences urbaines, plus de cent grenades lacrymogènes utilisées et deux policiers blessés. C'est une interpellation qui aurait provoqué ce déchainement contre les forces de l'ordre. Vers 18 heures, les policiers de la brigade anticriminalité (BAC) ont participé à une opération anti-stupéfiants dans le quartier du Bosquet aux Ulis. Un suspect de 24 ans, déjà connu des services de police, a été interpellé et placé en garde à vue.
Une perquisition a été réalisée à son domicile vers 19h30 mais la situation a dégénéré : une vingtaine d'individus s'en sont violemment pris aux policiers qui ont été visés par des jets de projectiles. Ils ont également reçu des menaces de représailles, liées à l'interpellation du suspect.
Deux élus municipaux se seraient interposés
Durant cette opération de police, rendue difficile par les nombreux agresseurs, deux élus de la mairie des Ulis se sont présentés et auraient tenté de s'opposer au travail des policiers précise une source proche de l'enquête. L'une d'elle aurait chuté au sol accidentellement, accusant un policier de lui avoir fait un croche-pied. Elle aurait néanmoins précisé ne pas vouloir déposer une plainte.
Un peu plus tard vers 20 heures, de nouveaux individus ont rejoint le groupe d'agresseurs pour s'en prendre aux forces de l'ordre, qui se sont retrouvées face à une centaine de personnes hostiles selon cette même source. Ces derniers ont utilisé du mobilier urbain - notamment des grilles, des parpaings et des pavés - pour les lancer sur les fonctionnaires sur l'avenue de Saintonge et l'avenue du Berry, mais également de nombreux mortiers d'artifice.
Des renforts ont été demandés et se sont pas moins de 20 équipages qui sont arrivés sur place, soit une cinquantaine de policiers.
10 jours d'ITT pour un policier
Les violences urbaines se sont poursuivis jusqu'à 21h45. Un policier a été sérieusement blessé par le jet d'un parpaing qui l'a touché au coude. Il s'est vu attribuer 10 jours d'Incapacité totale de travail (ITT) à l'hôpital. L'un de ses collègues a lui aussi été blessé à un coude, plus légèrement. Le pare-brise d'un véhicule de police a aussi été largement fissuré par un projectile.
Une centaine de grenades lacrymogènes ont été utilisées pour faire reculer les agresseurs, et autant de tirs de lanceurs de balle de défense (LBD). Une enquête a été ouverte et confiée à la sûreté urbaine du commissariat de Palaiseau. Les policiers pourront notamment s'appuyer sur les vidéosurveillances pour tenter d'identifier les auteurs.
"Nos collègues ont été attaqués au moyen de parpaings, grilles, projectiles divers et mortiers, en représailles d'une opération fructueuse contre les stupéfiants", réagit le syndicat Alliance police nationale de l'Essonne, qui apporte "tout son soutien aux 21 équipages mobilisés" et leurs "deux collègues blessés".