Le mercredi 7 septembre 2022 à 19:01
Un couple a été retrouvé tué par balles mardi près de Besançon, un probable meurtre sur conjoint suivi d'un suicide noué sur fond de rupture, le cinquième féminicide en un an dans le secteur du tribunal Besançon, a annoncé mercredi le procureur de la République Étienne Manteaux.
Les faits se sont déroulés à Morre, près de Besançon. L'alerte a été donnée mardi après-midi par la fille de ce couple de trois enfants qui, en rentrant du collège, a trouvé la porte de la maison familiale fermée, a expliqué lors d'une conférence de presse M. Manteaux.
En pénétrant dans le logement, secours et gendarmes ont découvert le couple assis côté à côte sur le canapé du salon, devant la télévision allumée.
La femme, assistante maternelle de 43 ans, mère d'un quatrième enfant d'une précédente union, présentait une blessure par balle au bras et une autre, "immédiatement" fatale, à la tempe. Son conjoint, employé dans le BTP de 48 ans, muni d'un fusil de chasse de calibre 12, était également mortellement blessé par balle à la tête, selon M. Manteaux.
«Je vais lui éclater la gueule vers 15h00»
"L'hypothèse forte est qu'il s'agit d'un homicide" du conjoint sur sa compagne suivi d'un suicide, selon le procureur : après avoir tiré sur elle, sans doute par surprise, "l'homme a vraisemblablement retourné l'arme contre lui". Il semble avoir prémédité son geste, a poursuivi le magistrat : il a laissé des écrits, apposés sur le réfrigérateur, dont l'un indique "je vais lui éclater la gueule vers 15h00". Selon le médecin-légiste, les décès sont survenus entre 15h00 et 16h00.
Une rupture non acceptée par le conjoint semble être à l'origine du drame : "Le matin même, la dame avait apporté à la mairie la rupture de Pacs" du couple, selon le procureur. Cette dernière gardait un bébé de 21 mois au moment du drame. L'enfant, retrouvé sain et sauf dans une chambre par les secours, n'était pas apeuré et n'a a priori rien vu.
Dans le ressort du tribunal de Besançon, "depuis environ 13 mois, il y a eu cinq homicides dans la sphère conjugale", a regretté le magistrat. "C'est toujours a priori l'annonce de la rupture à venir qui déclenche l'acte, comme s'il existait une dimension patrimoniale de la compagne pour certains hommes qui ne tolèrent pas qu'elles les quittent."
Selon les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur, 122 femmes ont été victimes de féminicides en 2021, un nombre en hausse de 20% par rapport à 2020.