Un homme armé d'une Kalachnikov abattu par un policier à Grenoble : le point sur l'enquête

Deux hommes à scooter ont été aperçus par deux policiers en patrouille à pied dans le centre de Grenoble (Isère), ce jeudi soir. L'un aurait mis en joue les forces de l'ordre avec une Kalachnikov puis aurait tenté de tirer. Un fonctionnaire a ouvert le feu, neutralisant mortellement le suspect. Deux enquêtes ont été ouvertes.
Un homme armé d'une Kalachnikov abattu par un policier à Grenoble : le point sur l'enquête
Illustration. (Michael Desprez / PhotoPQR / Maxppp)
Par Stéphane Cazaux
Le vendredi 8 juillet 2022 à 14:33 - MAJ vendredi 8 juillet 2022 à 14:55

Un homme âgé de 24 ans, armé d'un fusil de type Kalachnikov et qui était le passager sur un scooter, a été tué par deux tirs d'un policier dans le centre-ville de Grenoble ce jeudi soir vers 18h15, à proximité de la place d’Apvril, au milieu de la circulation et de passants.

La scène s'est déroulée très vite, en quelques secondes. Les policiers ont d'abord été prévenus que deux suspects à scooter, l'un armé d'un fusil, circulaient dans le centre-ville. Deux policiers de la brigade anticriminalité (BAC) à pied, ont aperçu les deux individus à scooter durant leur patrouille sur la place d’Apvril. Le conducteur portait un gilet pare-balles tandis que son passager était muni d'une arme longue. Ce dernier aurait mis en joue les policiers et aurait tenté d'ouvrir le feu. "Le tir ne serait pas parti, possiblement à cause d'une défaillance de l'arme", glisse une source policière. L'un des agents dégaine son arme et fait feu à deux reprises sur cet homme qui est touché au niveau de la tête et qui s'effondre.

Le jeune homme de 24 ans est décédé sur place "malgré les soins prodigués rapidement par les secours" a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. Ce dernier était "connu des services de police". Le conducteur du scooter a abandonné le deux-roues et a pris la fuite en courant. Le défunt, Deniz K. avait en effet écopé, en 2019, de cinq ans de prison dont un assorti du sursis pour des vols avec violences commis dans trois bureaux de tabac de l’agglomération grenoblois au début de l'année 2018 précise Le Dauphiné. Il était par ailleurs actuellement visé par une procédure judiciaire.

De longues constatations ont eu lieu sur place alors qu'un large périmètre de sécurité avait été mis en place. Les forces de l'ordre ont été prises à partie à un moment, avant que le calme revienne. Les proches du défunt se sont également rendus sur les lieux, en larmes.

«C'est une technique de combat»

Au sol, les policiers ont saisi une Kalachnikov, qui était approvisionnée. "Il y avait deux chargeurs garnis, attachés l'un à l'autre, d'une manière qui permet de faire un rechargement rapide", observe un policier aguerri du département. "C'est une technique de combat qui démontre une certaine détermination". Le second chargeur est positionné à l'extrémité du premier pour être engagé dans le fusil en une fraction de seconde, comme le montre la photo de l'arme saisie, que nous nous sommes procurée.

Le fusil de type Kalachnikov retrouvé sur place par les policiers. (Document Actu17)

Deux enquêtes ont été ouvertes dans ce dossier. La première du chef de "tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique", confiée à la police judiciaire de Grenoble, et la seconde qui a été confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) concernant les tirs du policier. Ce dernier a été placé en garde à vue au cours dans la soirée mais a pu regagner son domicile un peu plus tard dans la nuit.

Un homme de 25 ans abattu la semaine dernière

Reste à savoir ce que ces deux hommes à scooter faisaient dans le centre-ville de Grenoble, équipés d'une arme de guerre comme celle-ci. "La piste d'un règlement de comptes qui était sur le point de se commettre est déjà étudiée", confie une source proche de l'enquête.

La semaine dernière, un homme âgé de 25 ans a été abattu en pleine nuit, alors qu'il se trouvait dans une voiture en stationnement, dans le quartier des Eaux-Claires. Moins de deux heures plus tard, un autre homme a quant à lui été blessé par des tirs alors qu'il sortait d'un restaurant. Existe-t-il un lien entre ces trois affaires ? Les deux suspects à scooter étaient-ils sur le point de commettre un "match retour" ? Les enquêteurs de la PJ devront le déterminer.