Femme enceinte tuée par des chiens dans l’Aisne : de nombreuses questions restent en suspens

Élisa Pilarski avait 29 ans et était enceinte de 6 mois lorsqu'elle a été tuée ce samedi après-midi dans la forêt de Retz, sur la commune de Saint-Pierre-Aigle (Aisne). Une enquête pour "homicide involontaire par agression de chiens" a été ouverte. Des dizaines de prélèvement ADN ont été effectués.
Femme enceinte tuée par des chiens dans l’Aisne : de nombreuses questions restent en suspens
Élisa Pilarski a été tuée ce samedi en forêt de Retz. (photo Facebook)
Par Actu17
Le mercredi 20 novembre 2019 à 13:24

A qui sont les chiens qui ont tué Élisa et dans quelles circonstances ce terrible drame s'est-il produit ? Le corps sans vie de la jeune femme a été découvert par son compagnon vers 15 heures ce samedi. En milieu de journée, elle était partie promener l'un des cinq chiens du couple en bordure de la forêt de Retz, à Saint-Pierre-Aigle, lorsqu'elle a été tuée.

Monitrice d'équitation et passionnée par les american staffordshire, Élisa se trouvait en forêt avec Chivas, un mâle adulte, lorsqu'elle a croisé "un maître avec son malinois pas attaché". L'animal lui aurait foncé dessus et le ton serait monté entre les deux personnes, sans que l'on sache à ce stade à quel moment cette scène s'est déroulée. Des faits que la jeune femme a raconté sur Facebook, dans un message posté à 12h16 le jour du drame explique Le Parisien.

Christophe son compagnon, interrogé par BFMTV, "pense" que le propriétaire du malinois "n'a rien à voir dans l'histoire".

"Elle m'a envoyé un message en me disant qu'elle était inquiète"

Au moment où elle a été tuée, Élisa se trouvait avec Curtis, le plus jeune des chiens de Christophe. L'homme était à son travail, à l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle, quand Élisa lui a envoyé un message : "Elle m'a envoyé un message en me disant qu'elle était inquiète, qu'il y avait beaucoup de chiens et qu'elle tenait Curtis".

Christophe a quitté précipitamment son travail et s'est dirigé à son domicile situé "à 45 minutes".

"Je me suis aperçu que ce n'était pas un tronc d'arbre mais le ventre de ma femme"

"Après j'ai passé mon temps à la chercher", explique-t-il. "C'est là que j'ai croisé des chiens de chasse dans un premier temps, un cavalier aussi, et quand je suis redescendu pour la chercher j'ai appelé Curtis qui m'a répondu en aboyant".

Christophe raconte s'être alors approché du ravin et avoir vu une trentaine de chiens arriver sur lui, puis avoir dû s'écarter. "J'ai décidé de descendre le précipice pour aller le chercher [Curtis], et plus je me suis rapproché, plus je me suis aperçu que ce n'était pas un tronc d'arbre mais le ventre de ma femme qui était à découvert", déclare-t-il, au bord des larmes.

Des prélèvements ADN sur 93 chiens

Les enquêteurs ont depuis réalisé des prélèvements ADN sur "93 chiens", ceux de la meute qui participaient à une chasse à courre à proximité du lieu du drame, mais aussi ceux de la victime. Les gendarmes de la section de recherches de la gendarmerie d'Amiens ont également entendu plusieurs membres du Rallye de la passion.

Selon le quotidien local L'Union, Jean-Charles Métras, lieutenant-colonel du groupement de gendarmerie de l'Aisne, aurait participé à cette chasse à courre.

La famille d'Élisa a appris son décès par la presse

Le couple amoureux des chiens qui s'était rencontré lors d'un concours canin, avait prévu de se rendre dans les Pyrénées plusieurs jours pour l'accouchement d'Élisa. Dans la petite commune de Rebenacq (Pyrénées-Atlantiques), d'où la famille de la victime est originaire, le choc est immense.

Le maire, Alain Sanz, dénonce au Parisien l'absence de communication du parquet et se dit en colère suite au fait que la famille d'Élisa a appris son décès par la presse.

Élisa et son compagnon avaient 5 chiens. (photo Facebook)

Les chasseurs se défendent

Ce mardi soir, la Société de Venerie a souligné, dans un communiqué, que "rien ne démontre l’implication des chiens de chasse dans le décès de cette femme". "Au cours des 15 000 journées de chasse à courre organisées chaque année à travers 70 départements, jamais aucun accident corporel humain n’a été relevé, impliquant des chiens de vènerie", peut-on également lire.

"Plusieurs morsures aux membres supérieurs et inférieurs ainsi qu'à la tête"

Chose sûre, Élisa a été tuée par plusieurs chiens comme l'a confirmé l'autopsie. "Plusieurs morsures aux membres supérieurs et inférieurs ainsi qu'à la tête", ont été relevées a détaillé le procureur de la République Frédéric Trinh.

"Certaines morsures étant ante mortem et d'autres post mortem", a-t-il indiqué. L'enquête se poursuit et va devoir faire l'entière lumière sur ce qui est exactement arrivé à Élisa.