Le mardi 28 juin 2022 à 20:40
Au moins 50 migrants, dont une moitié de Mexicains, sont morts dans un camion bondé et surchauffé, retrouvé lundi soir à San Antonio au Texas, à l'issue d'un parcours tragique qui comporte encore de nombreuses zones d'ombre.
Qui sont les victimes ?
Les autorités avaient d'abord dit avoir retrouvé 46 cadavres et seize personnes "conscientes" mais très affaiblies. Le bilan a été porté à 50 morts mardi matin par la police de l'Immigration, qui n'a pas précisé s'il s'agissait de patients décédés à l'hôpital ou de la découverte de nouveaux corps.
Parmi les victimes, il y a 22 Mexicains, sept Guatémaltèques et deux Honduriens, les autres nationalités sont inconnues, selon le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador. Parmi les personnes hospitalisées se trouvaient quatre enfants.
Comment ont-elles été découvertes ?
Le poids lourd a été abandonné sur le bord d'une route en périphérie de San Antonio, à environ 240 kilomètres au nord de la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Il se trouvait non loin de casses de voitures et de commerces de pièces détachées, et près d'une intersection menant à la route nationale qui relie San Antonio au poste-frontière de Laredo.
Un peu avant 18h00 lundi, un employé, qui travaillait dans cette zone, a entendu un appel à l'aide sortir de la remorque, dont les portes étaient entrebâillées. Quand il les a ouvertes, il a découvert le charnier et immédiatement contacté les secours.
Comment sont-elles mortes ?
Le véhicule ressemblait à un camion réfrigéré mais n'avait ni système de froid ni climatisation, selon le chef des pompiers de San Antonio Charles Hood. Les personnes sorties vivantes souffraient de déshydratation et d'hyperthermie. Elles "étaient brûlantes au toucher", a-t-il dit.
Les températures extérieures avaient frôlé les 40 degrés à San Antonio lundi et étaient probablement bien plus élevées dans cet espace clos et non aéré.
Qui est responsable ?
Trois personnes ont été arrêtées, mais le chef de la police locale William McManus a précisé ne pas être sûr de leur implication dans le drame. De nombreux réseaux de passeurs sont actifs à la frontière sud des États-Unis et ils utilisent régulièrement des poids lourd pour faire entrer clandestinement des migrants dans le pays.
Le 14 juin, les garde-frontières avaient déjà découvert environ 80 étrangers originaires du Mexique, Guatemala, Honduras et Salvador cachés dans un camion au poste-frontière de Laredo. Trois semaines plus tôt, ils avaient intercepté une remorque avec 48 personnes à bord près de Sierra Blanca, toujours au Texas.
Le président Joe Biden a estimé que ce drame illustrait la nécessité de lutter contre "une industrie criminelle qui brasse plusieurs milliards de dollars". Son opposition l'accuse d'inciter les candidats à la migration, en laissant les frontières "ouvertes".