Le mardi 12 avril 2022 à 11:04
Un procureur au Texas a abandonné lundi des poursuites engagées contre une jeune femme inculpée de meurtre quelques jours plus tôt pour avoir avorté, suscitant une mobilisation nationale autour de son cas.
Lizelle Herrera, 26 ans, avait été arrêtée le 7 avril, accusée d'avoir "sciemment causé la mort d'une personne par son propre avortement", selon les autorités d'un comté texan à la frontière avec le Mexique. Elle n'avait été libérée qu'après le paiement d'une caution de 500 000 dollars. Lundi, un procureur a finalement abandonné les poursuites à son encontre, selon un document judiciaire consulté par l'AFP.
"En examinant la législation en vigueur au Texas, il est clair que Mme Herrera ne peut pas et ne doit pas être poursuivie pour les faits qui lui sont reprochés", a estimé Gocha Allen Ramirez dans un communiqué. Le procureur a toutefois assuré que les autorités locales avaient eu raison de l'arrêter "après un signalement de l'hôpital", car "ignorer les faits aurait été un manquement à leur devoir".
26-year-old Lizelle Herrera has been charged with murder in Texas for having an abortion.
She’s being held on $500,000 bond, which she obviously cannot pay. Pro-choice or pro-life, we should be able to agree that she is innocent until proven guilty. https://t.co/6TXJykdtQj
— Billy Binion (@billybinion) April 9, 2022
Il n'est pas clair si la loi passée en septembre 2021 au Texas interdisant les IVG après six semaines de grossesse a servi de base pour l'inculpation initiale. Mais cette affaire témoigne de la vive sensibilité autour de l'avortement aux États-Unis, au moment où des propositions de loi sur l'avortement - restrictives ou protectrices - déferlent par centaines sur les parlements des États en prévision d'une décision de la Cour suprême susceptible de bouleverser le cadre légal en vigueur depuis près de 50 ans dans le pays.
"Nous sommes aux côtés de Lizelle et de toutes les personnes au Texas qui cherchent à bénéficier de soins, malgré les barrières et les obstacles systématiques", a souligné l'organisation Planned Parenthood, qui gère de nombreuses cliniques pratiquant des IVG dans tous les États-Unis.