Le dimanche 12 juin 2022 à 12:00
La plainte au civil pour viol contre le footballeur portugais Cristiano Ronaldo déposée par une ancienne mannequin américaine aux États-Unis a été classée sans suite par une juge américaine, selon la décision de justice consultée samedi par l'AFP.
La juge d'un tribunal du Nevada a classé l'affaire vendredi en raison des irrégularités reprochées à l'avocat de la plaignante Kathryn Mayorga, qui accusait la star du football de l'avoir violée en 2009 dans un hôtel de Las Vegas. La justice américaine avait décidé dès 2019 de ne pas poursuivre Ronaldo au pénal, faute de preuves.
Au civil, un juge avait recommandé en octobre de classer la plainte de Kathryn Mayorga, aujourd'hui âgée de 37 ans, estimant qu'elle était en partie fondée sur des documents piratés issus des "Football leaks" qui n'auraient pas dû se trouver en sa possession.
«Mauvaise foi»
Dans ses recommandations, il accusait l'avocat de la jeune femme, Leslie Stovall, d'avoir agi avec "mauvaise foi" dans ce dossier. Le tribunal fédéral du Nevada a suivi ces recommandations en estimant que cette "mauvaise foi" avait "persisté". "Le recours répété par Stovall à des documents volés et confidentiels pour étayer les accusations portent toutes les marques de la mauvaise foi", a-t-il écrit dans sa décision.
S'il dit "reconnaître" sa "sévérité" pour la plaignante, le tribunal estime que ces "informations mal acquises" ont "imprégné" à tel point la plainte et les accusations, "et probablement les souvenirs et perceptions des événements-clés" chez l'ancienne mannequin, que toute autre décision aurait été "inadéquate".
L'attaquant, qui joue actuellement dans le club anglais de Manchester United, a toujours fermement démenti ces accusations de viol, affirmant avoir eu une relation "complètement consentie" avec la jeune femme. En juin 2009, la plaignante avait certes appelé la police de Las Vegas pour dénoncer un viol mais elle avait refusé d'identifier son agresseur. Le dossier avait alors été refermé. Une "médiation privée" avait été organisée peu après avec des représentants de Ronaldo, se soldant en 2010 par une transaction financière : 375 000 dollars en échange d'une confidentialité absolue sur les faits présumés ou l'accord, ainsi que l'abandon de toute procédure.
Pour les avocats actuels de Mme Mayorga, cet accord est nul et non avenu, notamment en raison du trouble psychologique de leur cliente à l'époque et des pressions exercées à son encontre. Ils réclamaient au quintuple Ballon d'or jusqu'à 200 millions de dollars d'indemnités.
C'est en août 2018 que la plaignante avait repris contact avec la police de Las Vegas et demandé la réouverture de son dossier, accusant pour la première fois publiquement le footballeur. Le capitaine du Portugal avait affirmé par la suite que 2018 avait été son "année la plus difficile sur le plan personnel" car son "honneur" avait été "mis en cause".