Le jeudi 6 avril 2023 à 18:11
Lors du procès des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles (Belgique), qui a débuté ce mercredi 5 avril 2023, Mohamed Abrini, l'accusé principal, a révélé des précisions concernant les plans initiaux de la cellule djihadiste.
Face à la cour d'assises de Bruxelles, il a affirmé que l'arrestation de Salah Abdeslam le 18 mars 2016 avait conduit à un changement radical des plans terroristes : "Le plan initial était de refrapper à Paris pendant la Coupe d'Europe de foot, pas la Belgique. Le plan est tombé à l'eau après l'arrestation de Salah Abdeslam". D'après ses explications, l'arrestation d'Abdeslam et la découverte des différentes "planques" utilisées par la cellule djihadiste ont précipité leurs plans, les poussant à cibler l'aéroport et le métro de la capitale belge.
Ce changement de plans avait déjà été mentionné lors du procès des attentats de Paris et révélé par l'accusé aux enquêteurs belges, dès 2016. Le projet d'attentat à Paris pendant la coupe d'Europe de football avait également été identifié à la suite de la découverte d'un enregistrement audio dans une cachette des djihadistes, à Bruxelles.
Une bombe de 20 kg d'explosifs
Mohamed Abrini, un Belgo-Marocain âgé de 38 ans surnommé "l'homme au chapeau", avait renoncé à participer aux attentats de Paris du 13 novembre à la dernière minute, revenant à Bruxelles la veille des attaques. Il avait également décidé au dernier moment de ne pas faire exploser sa bombe à l'aéroport de Bruxelles, laissant Najim Laachraoui et Ibrahim El Bakraoui perpétrer l'attaque suicide sans lui. Ibrahim El Bakraoui transportait deux bombes, l'une de 30 kg d’explosifs et une autre de 20 kg dans un sac à dos, selon l'accusé.
Mohamed Abrini a assuré qu'il avait renoncé à déclencher sa bombe de 20 kg d'explosifs après avoir aperçu "des femmes et des enfants" dans la file d'attente où il devait passer à l'action, ce qui l'a poussé à faire demi-tour.
Après la première journée d'interrogatoire axée sur la personnalité des neuf accusés, la cour d'assises de Bruxelles a entamé ce jeudi un "interrogatoire croisé" sur les faits. Lors de cet interrogatoire, les accusés sont interrogés ensemble sur des thématiques précises plutôt que les uns après les autres. Il va s'étendre sur une période de deux semaines.