Le lundi 1 décembre 2025 à 11:59
Le maire de Saint-Étienne (Loire), Gaël Perdriau, a été reconnu coupable dans l'affaire du chantage à la sextape visant son ancien premier adjoint Gilles Artigues. Le tribunal correctionnel de Lyon a retenu contre lui des faits de chantage, d'association de malfaiteurs et de détournement de fonds publics, prononçant une peine de cinq ans de prison dont un avec sursis, assortie de cinq ans d'inéligibilité avec exécution provisoire.
Le tribunal a estimé que Gaël Perdriau n'avait apporté aucun élément susceptible d'atténuer sa responsabilité. La présidente Brigitte Vernay a déclaré que "le tribunal n’a rien trouvé en termes d’excuse pour minimiser l’extrême gravité des faits", qualifiant le maire d'"entièrement coupable". À l'issue du délibéré, l'élu a contesté la décision et annoncé son intention de faire appel, affirmant : "Je suis innocent, cette décision est totalement incompréhensible".

«Une solution pour tenir en respect Gilles Artigues»
Le tribunal a également condamné trois anciens proches du maire pour leur participation au dispositif. Pierre Gauttieri, ex-directeur de cabinet, a écopé de quatre ans de prison dont deux avec sursis. Lors de l'instruction, il avait affirmé que Gaël Perdriau lui avait demandé dès 2014 "une solution pour tenir en respect Gilles Artigues". L'ancien adjoint à l'éducation, Samy Kéfi-Jérôme, reconnu pour avoir servi d'appât et posé la caméra cachée, a été condamné à quatre ans de prison dont un avec sursis. Son ancien compagnon, Gilles Rossary-Lenglet, qui avait organisé la rencontre, réservé le prostitué et monté les images, a lui aussi été condamné à quatre ans de prison dont un avec sursis.
C'est Gilles Rossary-Lenglet qui a finalement révélé l'existence de la vidéo en 2022 en la transmettant à Mediapart, relançant l'affaire plusieurs années après les faits. Le tribunal a par ailleurs relaxé les dirigeants de deux associations stéphanoises, mis en cause pour des subventions municipales suspectées d’avoir servi au financement du dossier, estimant qu'aucune intention frauduleuse n’avait pu être établie.
À la sortie du tribunal, Gaël Perdriau a confirmé son intention de poursuivre la bataille judiciaire. Cette condamnation intervient à quelques mois des prochaines élections municipales, alors que l'élu avait indiqué durant son procès qu'il quitterait son poste en cas de condamnation. L'issue de son appel pourrait désormais peser sur la situation politique locale.