Le vendredi 1 avril 2022 à 23:18
La cour d'appel de Douai a alourdi vendredi à 28 ans de réclusion criminelle la peine infligée au beau-père de Yanis, pour le meurtre du petit garçon de cinq ans, mort en 2017 au cours d'une punition pour avoir fait pipi au lit.
Durant les cinq jours d'audience, Julien Masson, condamné en première instance à 25 ans, a continué à nier la plupart des coups portés et la baignade imposée dans un canal en plein mois de février. "Il a peu évolué dans ses déclarations : il a besoin de s'inventer une histoire pour ne pas s'effondrer", a estimé son conseil, Me Stéphane Daquo, qui avait plaidé une requalification des faits en coups mortels, faisant valoir qu'il avait porté des coups sans intention de tuer. "A partir du moment où il a contesté le moindre élément à charge, il est difficile de le croire quand il parle de ses intentions", a indiqué pour sa part Me Philippe Broyart, avocat d'une association partie civile.
Le parquet avait requis 30 ans avec période de sûreté de 20 ans et cinq ans de suivi socio-judiciaire. Il a finalement été condamné à 28 ans pour meurtre et violences sur le fils de sa compagne, assortis de 5 ans de suivi socio-judiciaire, mais sans période de sûreté.
Immergé dans le canal et violemment frappé
Dans la nuit du 5 au 6 février 2017, Yanis avait été retrouvé gisant sur une veste, en slip trempé et couvert d'une trentaine de contusions, près du cabanon insalubre d'Aire-sur-La-Lys (Pas-de-Calais) où sa mère et son beau-père avaient l'habitude de passer le week-end avec lui.
Lors des premiers interrogatoires, Julien Masson avait expliqué que l'enfant était tombé inanimé après avoir couru le long d'un canal par une température de 5 degrés, une punition qu'il lui a infligée pour avoir fait pipi au lit. Selon l'enquête, ils ont quitté le cabanon entre 00h00 et 00h30, Julien Masson suivant Yanis à vélo, sur plusieurs kilomètres. L'enfant a été immergé dans le canal et a reçu plusieurs coups violents, dont un sur le crâne, à l'origine de la mort selon l'autopsie.
En première instance, Julien Masson avait tenté d'expliquer les blessures de Yanis par des "chutes" successives, avant d'avouer "quelques coups", dont "un sec" sur le crâne à l'aide d'une lampe torche. Condamnée à quatre ans de prison dont deux avec sursis pour non-empêchement de crime, la mère de l'enfant, Émilie Inglard, n'avait pas fait appel.