Le vendredi 13 mai 2022 à 15:56
Chauffeur Uber et prédateur sexuel, ce Mauritanien de 40 ans devra comparaître pour viol du 19 au 23 septembre prochain devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine. Samba est soupçonné d’avoir, le 29 février 2020, violé sa cliente à La Garenne-Colombes lors d’une course. Lunettes et veste grise, cet homme élancé a demandé sa remise en liberté vendredi devant la chambre de l’instruction de Versailles. "Je crie haut et fort mon innocence. Je n’aurais jamais fait une chose pareille. Je suis accusé à tort depuis près de deux ans par une femme qui ne dit pas la vérité", assure-t-il dans la boxe de la cour d’appel.
Ce soir-là, peu avant deux heures du matin, cette femme appelle une voiture en sortant d’un bar. Samba se présente et la conduit jusqu’à chez elle. À 4 heures du matin, elle émerge d'une sombre torpeur dans ce véhicule. Le chauffeur est torse nu à côté d’elle et elle est en plein ébat sexuel. La cliente s’insurge, assure qu’elle n’est pas d’accord mais cet homme continue d’abuser d’elle.
Condamné en 2020 pour agression sexuelle sur une cliente
Le lendemain, la victime dépose plainte. Le violeur présumé est rapidement identifié, interpellé à son domicile de Lisses (Essonne) et placé en garde à vue au commissariat. Titulaire d’un master en économie, ce fils de diplomate a travaillé comme commercial et entendait lancer une boîte spécialisée dans la vente de produits bio. En attendant, il travaille comme chauffeur Uber pour faire bouillir la marmite. Samba a déjà été condamné en décembre 2005 pour vol à main armé. Et surtout en décembre 2020, le tribunal correctionnel de Paris l’a condamné à dix-huit mois de prison dont douze fermes pour avoir agressé sexuellement une cliente dans sa voiture. Une procédure qui lui avait valu une interdiction d’exercer cette profession. Ce qui ne l’a pas empêché de reprendre aussitôt le volant et sauter sur cette jeune femme à La Garenne.
Lors de son interrogatoire, le suspect confirme qu’il était bien dans la voiture avec cette cliente. Il concède qu’elle semblait fatiguée et un peu ivre mais il soutient qu’elle était parfaitement consciente et consentante. Le psychiatre estime que le quadragénaire ne souffre d’aucune maladie mentale. Mais il considère que son comportement fait de lui un homme dangereux.
30 jours d'ITT
La victime est convoquée au commissariat et confrontée avec son agresseur. Mais l’opération n’apporte rien car les protagonistes restent sur leurs positions. La jeune femme souffre d’une amnésie partielle et de stress post-traumatique. Les urgences médico-légales lui ont accordé trente jours d’incapacité totale de travail. Les analyses n’ont pas permis de découvrir de trace de la drogue du violeur dans son organisme. Mais elle avait ingéré un mélange d’alcool et de médicament antidépresseurs. L’avocat général estime que cette femme fragile doit être protégée avant de demander le maintien en détention du suspect. Il restera derrière les barreaux en attendant son procès.