Le mardi 5 septembre 2023 à 15:52
La Cour de cassation a cassé ce mardi la décision de la cour d'appel de Paris qui avait relaxé Eric Zemmour, président du parti politique Reconquête, du chef de contestation de crime contre l'humanité. L'ancien candidat à la présidentielle devra donc être rejugé pour ses propos tenus en 2019, où il affirmait que le maréchal Philippe Pétain avait "sauvé" les Juifs français durant la Seconde Guerre mondiale.
L'homme politique avait tenu ces propos controversés lors d'un débat sur la chaîne CNews avec Bernard-Henri Lévy. Dans ce débat, Eric Zemmour avait affirmé que Pétain avait "sauvé les Juifs français". Réagissant à ces propos, Bernard-Henri Lévy avait insisté : "C’est une monstruosité, c’est du révisionnisme !". Eric Zemmour avait alors répondu : "C’est encore une fois le réel".
La cour d'appel de Paris avait précédemment estimé que les propos de M. Zemmour "n'ont pas pour objet de contester ou minorer, fût-ce de façon marginale, le nombre des victimes de la déportation ou la politique d’extermination dans les camps de concentration". La cour ajoutait également que Philippe Pétain n'avait pas été "poursuivi pour un ou plusieurs crimes contre l’humanité".
«Les propos reprochés peuvent constituer un délit»
La Cour de cassation a réfuté ces arguments, estimant que "les propos reprochés peuvent constituer un délit même s’ils portent sur une personnalité qui n’a pas été condamnée pour crime contre l’humanité", dans ce cas Philippe Pétain. La plus haute juridiction de l'ordre judiciaire a été saisie des pourvois par le procureur général près la cour d'appel de Paris ainsi que par cinq associations antiracistes : SOS-Racisme, l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples, J'accuse ! action internationale pour la justice et la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme.
La Cour de cassation a ainsi statué que la cour d'appel aurait dû considérer que, en affirmant "C’est encore une fois le réel", Eric Zemmour a repris à son compte les propos selon lesquels Philippe Pétain avait "sauvé les Juifs français".
Il reste à voir maintenant quelle sera la nouvelle décision de la cour d'appel à la lumière de cette annulation.