Le jeudi 30 janvier 2025 à 22:43
Le policier auteur d’un tir de lanceur de balles de défense (LBD) ayant éborgné un jeune homme en 2020 à Brunoy (Essonne) sera jugé devant la cour criminelle du département. Le tribunal d’Évry a ordonné son renvoi pour "violences volontaires avec arme ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente", selon une ordonnance consultée par l’AFP, confirmant une information de Libération.
D’après ce document rendu le 23 janvier, "la pression exercée (sur la détente) de son LBD par (l’accusé) ne peut s’analyser que comme un geste volontaire". Le juge souligne également que le fonctionnaire "ne se trouvait pas au moment du tir dans une situation de danger" lors de cette opération de sécurisation dans le quartier des Hautes-Mardelles. Le parquet d’Évry avait requis en décembre 2023 le renvoi du policier, alors âgé de 36 ans, en estimant que ce tir "intentionnel" avait été réalisé "en violation des prescriptions d’usage du LBD et directement atteint la victime au visage provoquant la perte de son œil droit".
L’ordonnance de renvoi insiste sur le fait que "le tir exécuté par le mis en examen apparaît contraire à la doctrine d’utilisation du lanceur de balle de défense".
Les faits remontent à la nuit du 22 février 2020, lorsque la victime, alors âgée de 19 ans, a été gravement blessée lors d’échauffourées dans ce quartier de Brunoy, une commune de 25 000 habitants située à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Paris.
L’avocat du policier, Me Jérôme Andrei, a affirmé dans ses observations que "ce serait en réalité un tir légitime aux conséquences accidentelles en raison de l’imprécision du LBD".