Le mercredi 25 août 2021 à 11:11
Colère et inquiétude dans les rangs policiers à Poitiers. Des menaces de mort visant des policiers de la brigade anticriminalité (BAC) ont été découvertes sur un mur du quartier Saint-Éloi, connu pour ses points de vente de stupéfiants.
"Bientôt la Skoda (la voiture des policiers, ndlr) on va t'allumer ta mère (2 balles), passe plus ici, ceci est un avertissement", peut-on lire sur le mur d'un immeuble de la place Fabre-d'Églantine où les tags ont été découverts, mais aussi : "Mort aux porcs", "Fuck le 17", "la vente de stups c'est fini, maintenant on passe au braquage". "Nike ta famille", est aussi écrit à côté du prénom d'un policier. Deux autres agents ont leur prénom affiché à côté des menaces. Deux plaques d'immatriculation de véhicule de police ont également été inscrites sur ce mur avec : "Vous êtes morts". Le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) doit déposer une plainte et plusieurs policiers vont en faire autant. Une enquête a d'ores et déjà été ouverte pour identifier les auteurs de ces menaces.
Les tags n'ont été effacés que ce mercredi matin, cinq jours après donc et ce, malgré la demande qui a été transmise sans délai. De quoi provoquer une vive incompréhension du côté des policiers. "Des habitants ont même essayé de mettre du scotch pour éviter que les prénoms des fonctionnaires et ces menaces de mort soient encore visibles", déplore une source proche de l'enquête.
La photo de la compagne et d'un enfant d'un policier
Les enquêteurs du commissariat de Poitiers ont également fait une découverte pour le moins inquiétante ce mardi matin. Six suspects ont été interpellés dans le cadre d'une enquête concernant un vol à main armée. Ils ont tous été placés en garde à vue et leur téléphone a été exploité. Durant ces investigations techniques, la photo d'une compagne et de la fille d'un policier de Poitiers ont été découvertes dans l'un des portables selon nos informations. "Il s'agit de suspects qui vivent dans le quartier Saint-Éloi dont certains sont bien connus pour des faits liés aux stupéfiants", selon cette même source.
Les mis en cause sont accusés d'avoir braqué un bar à chichas. Lors de ce vol à main armée, du matériel a été dérobé ainsi que de l'argent. Il s'agirait en fait d'un règlement de comptes lié à une dette sur fond de trafic de drogue. Au cours des perqusitions, les policiers ont d'ailleurs saisi de la cocaïne, de l'héroïne, du cannabis, mais aussi un peu plus de 10 000 euros en numéraire chez les mis en cause. "De l'argent qui viendrait de ce braquage mais aussi et surtout du trafic de drogue de Saint-Éloi", note une source bien informée.
"Les policiers de la BAC sont ceux qui empêchent le plus les
dealers de travailler et qui luttent contre ces trafics au
quotidien", détaille cette même source. "Et ce sont
justement ces fonctionnaires qui sont principalement visés par ces
menaces de mort. Ils avaient déjà leurs noms écrits dans certains
halls d'immeuble..."