Le samedi 4 septembre 2021 à 16:46
Un homme de 25 ans, soupçonné de proxénétisme aggravé, a été relaxé le 24 août dernier par le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Le jeune homme avait été interpellé en flagrant délit le soir du dimanche 22 août à Saint-Denis. « C’est une décision incompréhensible, car les preuves étaient accablantes et cet homme avait déjà des antécédents », souffle un officier de police.
Ce soir-là, vers 22h35, une jeune femme, âgée de 20 ans, appelle le "17" et révèle qu’elle est sous la coupe d’un proxénète. Un équipage de police se rend dans cet appartement de la rue Dezobry. Les fonctionnaires du commissariat y arrêtent Hamidou et libèrent Fatima. Elle confirme que ce jeune homme l’exploite et la force à faire des passes, puis récupère tous ses gains. L’affaire est alors reprise par les enquêteurs de la brigade de répression du proxénétisme (BRP) de Paris.
Cette jeune chômeuse, qui vit à Paris, explique qu’elle a fait la connaissance d’Hamidou par les réseaux sociaux. « Ce délinquant l’a convaincu de le rejoindre chez lui, raconte une source proche du dossier. Mais comme il porte un bracelet électronique, il envoie le 20 août un complice pour venir la chercher en voiture ».
Il a nié jusqu'au bout
À peine arrivée à Saint-Denis, Fatima est mise au parfum : le souteneur lui remet une carte SIM et lui explique qu’elle va recevoir des appels de clients pour réaliser des prestations sexuelles dans cet appartement. Apeurée durant cette journée du 21 août, elle obéit et accueille quatre hommes. « Hamidou fournit le pack complet. Il publie des annonces sur les sites internet dédiés et il gère la sécurité pendant les passes. Et bien sûr, il relève les compteurs, récupérant la totalité des gains », ajoute notre source.
Les enquêteurs étudient la téléphonie qui confirme les déclarations de la victime. Et l’exploitation du téléphone du suspect permet de découvrir quatre SMS sans équivoque envoyés à une autre victime. Durant sa garde à vue menée dans les locaux de la police judiciaire, Hamidou a nié les faits en bloc. Il a été confronté à Fatima mais il a persisté à dire qu’il n’était pas le souteneur de la jeune femme. Le tribunal l’a cru.