«RAID – 40 ans d’action» : Guillaume Farde raconte quatre décennies d'engagement et d'opérations

"RAID – 40 ans d’action" : un livre anniversaire signé Guillaume Farde publié ce mardi 8 octobre, qui célèbre quatre décennies d’histoire et d’engagement de l'unité d'élite de la Police nationale.
«RAID – 40 ans d’action» : Guillaume Farde raconte quatre décennies d'engagement et d'opérations
Un véhicule du RAID, le 16 novembre 2023 à Lillers, dans le Pas-de-Calais. (Illustration / Ludovic Maillard / PhotoPQR / Maxppp)
Par La Rédaction
Le mercredi 8 octobre 2025 à 12:43

À l’occasion des 40 ans du RAID, Guillaume Farde publie ce mardi "RAID – 40 ans d’action" aux éditions du Rocher. Fruit de dix-huit mois de travail mené avec l’appui de l’unité, de ses anciens et de ses chefs successifs, l’ouvrage retrace quatre décennies d’interventions et rend hommage à ceux qui ont façonné cette unité d’élite de la Police nationale. Les droits d’auteur de ce livre sont intégralement reversés à l’association "Dos argentés", qui regroupe les anciens du RAID et soutient les blessés ainsi que leurs familles. Actu17 a interrogé Guillaume Farde sur les coulisses de ce projet et sur l’esprit du RAID, quarante ans après sa création.

Actu17 : Votre livre sort à l’occasion des 40 ans du RAID. Qu’est-ce qui vous a poussé à raconter l’histoire de cette unité d’élite aujourd’hui ?

Guillaume Farde : Parce qu’un anniversaire, c’est l’occasion de revenir aux origines, à l’esprit des pionniers, à ce qui change et à ce qui ne change pas. Le RAID, c’est une histoire de courage, mais c’est aussi une part de l’Histoire de France, celles des crises qui ont marqué les Français. En cela, le RAID et son histoire appartiennent à tous les Français.

Et puis il y a eu un déclencheur : Ange Mancini, le tout premier chef du RAID, m’a confié la mission d’écrire ce livre anniversaire. C’est un honneur et cela oblige. Derrière ces pages, il y a 18 mois de travail, avec le soutien de Jean-Louis Fiamenghi, qui avait déjà œuvré sur le livre des 20 ans, des "dos argentés" et de leur président Joe Slockyj, et bien sûr avec l’appui du RAID lui-même, de son chef actuel Guillaume Cardy et de ses deux adjoints, Philippe Gosselin et Joël Terry. Tous les chefs encore en vie – ils sont huit – ont également contribué. Sans oublier les nombreux opérateurs restés anonymes pour des raisons évidentes. Bref, c’est plus qu’un livre : c’est une grande aventure humaine.

Quelles interventions ou opérations vous semblent les plus marquantes pour comprendre l’identité du RAID ?

On en a choisi dix, de 1985 à 2021. Dix affaires comme dix coups de projecteur. Mais en réalité, on aurait pu en citer des dizaines. Parce que chaque opération emblématique raconte quelque chose : l’évolution des menaces, la montée en puissance de l’unité, sa capacité à se réinventer sans cesse. Le RAID, c’est une école du mouvement perpétuel et de l’humilité face aux crises.

«Leur quotidien, c’est la discrétion, le silence et l’exigence»

Vous évoquez des témoignages inédits d’opérateurs : qu’avez-vous découvert sur le quotidien de ces policiers, souvent très discrets ? Et comment avez-vous travaillé pour recueillir leur récit ?

Ces hommes et ces femmes parlent rarement. Et quand ils parlent, c’est forcément parce qu’ils donnent leur confiance : c’est précieux et, quand on est auteur, cela pousse à être exigeant envers sa propre écriture. Les opérateurs interrogés ont nourri les chapitres les plus techniques, ceux qui décrivent les spécialités de l’unité. Des entretiens sous anonymat, mais d’une force incroyable. Leur quotidien, c’est la discrétion, le silence et l’exigence. Entrer dans leur confidence, c’est déjà pénétrer un peu dans l’univers fermé du RAID.

«Le RAID est unique parce qu’il est le dernier recours»

Le RAID a beaucoup évolué depuis sa création, notamment avec la multiplication des antennes régionales. En quoi cette transformation change-t-elle son rôle et ses capacités d’action ?

En 1985, ils étaient 80. Aujourd’hui, ils sont 504, avec 16 antennes en France et outre-mer. Le résultat est simple : la compression des délais d’intervention. En 1985, lors de la prise d’otages de Nantes par Georges Courtois, il faut des heures pour faire venir le RAID. Aujourd’hui, l’unité est sur place en quelques dizaines de minutes au maximum. C’est un changement important.

Mais ce qui frappe, c’est que malgré cette montée en puissance, l’esprit reste le même. Les moyens évoluent mais les valeurs demeurent.

Selon vous, qu’est-ce qui fait du RAID une unité unique, et quel message souhaitez-vous transmettre aux lecteurs à travers cet ouvrage anniversaire ?

Le RAID est unique parce qu’il est le dernier recours. Dans la chaîne police, après le RAID, il n’y a plus rien. Le RAID intervient là où plus personne ne peut aller et n’a pas le droit à l’échec. Quand la crise est grave, le pouvoir politique n’a qu’un réflexe : appeler les unités d’intervention dont le RAID. Mais derrière l’efficacité, il y a surtout une culture. Celle de l’humilité, de la fraternité et même de l’humour, parfois, dans les moments les plus sombres.

Mon message aux lecteurs est simple : que vous soyez policiers ou non, plongez dans cette histoire. Découvrez cette unité incroyable, ses coulisses, ses victoires, ses épreuves. Parce que l’histoire du RAID, c’est aussi celle d’hommes et de femmes qui, depuis 40 ans, veillent pour que la République ne plie jamais.

Enfin, je tiens à dire que tous les droits d’auteur de ce livre vont aux "dos argentés", les anciens du RAID qui œuvrent aussi pour les blessés et leurs familles. Cette histoire du RAID leur appartient autant qu’à ceux qui continuent de l’écrire aujourd’hui et qui l’écriront demain.

«RAID – 40 ans d’action», de Guillaume Farde, est publié aux éditions du Rocher et disponible depuis ce mardi 8 octobre.