Coronavirus : Moustachus ou barbus, des pompiers déposent plainte car ils n'ont plus le droit de partir en intervention

Coronavirus : Moustachus ou barbus, des pompiers déposent plainte car ils n'ont plus le droit de partir en intervention
Illustration. (photo Twitter/Sdis57)
Par Actu17
Le dimanche 19 avril 2020 à 21:01

Pas moins de 25 sapeurs-pompiers professionnels de Moselle ne sont plus autorisés à partir en intervention, car ils ne sont pas rasés de près. Plusieurs d'entre eux ont déposé plainte pour discrimination.

Six sapeurs-pompiers professionnels qui dépendent du Service départemental d'incendie et de secours de la Moselle (SDIS 57) vont déposer plainte ce lundi, pour discrimination physique. Vendredi dernier, six premières plaintes avaient déjà été déposées, rapporte France Bleu.

Depuis le 6 avril, 25 sapeurs-pompiers professionnels du SDIS 57 n'ont plus le droit de partir en intervention, et ont reçu pour injonction de rester chez eux. Leur point commun : ils portent barbe, bouc ou moustache.

Un problème en lien avec le port des masques de protection respiratoire

Le port du masque de type FFP2 ne peut être efficace que si son porteur est rasé de près. Les rebords du masque de protection respiratoire doivent agir comme un joint pour ne pas laisser passer l'air et reposer sur une peau rasée à nue. C'est l'argument mis en avant par le SDIS de la Moselle après une décision prise le 16 mars, au premier jour du confinement.

Ce jour-là, le directeur départemental en Moselle a envoyé un message à ses sapeurs-pompiers pour leur demander de se raser la barbe. Les pompiers ont suivi les consignes, mais nombre d'entre eux ont décidé de garder une moustache ou un bouc. Aucun problème n'a été signalé durant 15 jours, mais au début du mois d'avril, ils ont reçu l'ordre de tout enlever.

« Discrimination » et « abus de pouvoir »

Plusieurs sapeurs-pompiers professionnels se scandalisent de cet ordre qu'il jugent « discriminatoire », le qualifiant d'« abus de pouvoir ». Julien Aquilano, pompier professionnel à Metz et représentant du personnel à la CGT, est interdit d'exercer jusqu'à la fin du confinement sauf s'il concède à se raser complètement.

Pour lui, sa moustache et son bouc ne gênent en rien : «Surtout qu'il n'y a aucun risque puisque le masque FFP2 est posé sur notre peau nue, donc il n'y a aucun risque. J'ai même un collègue qui a contacté l'Agence régionale de santé, qui a répondu que le rasage était une préconisation, et non une obligation », a-t-il déclaré à France Bleu.

Le SDIS de la Moselle, de son côté, n'a pas souhaité communiquer sur ces différends d'ordre pileux. Une chose est sûre, l'incendie n'est pas éteint entre ces soldats du feu et leur hiérarchie.