Le mercredi 6 avril 2022 à 16:27
Les parents et les sœurs de Samuel Paty, le professeur qui a été décapité par un terroriste à l'automne 2020, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), ont déposé une plainte pour "non-assistance à personne en péril et non empêchement de crime" contre les ministères de l’Intérieur et de l’Éducation nationale révèle ce mercredi Libération.
La plainte a été déposée par Me Virginie Le Roy, l’avocate des proches du professeur assassiné. "J’ai toujours été intimement convaincue que cet attentat aurait pu être évité. Aujourd’hui des éléments concrets confortent cette conviction : des fautes ont été commises tant du côté de l’Éducation nationale que du côté du ministère de l’Intérieur, sans lesquelles il aurait pu être sauvé", a déclaré l'avocate au quotidien, ajoutant qu'elle réclamait également une "enquête parlementaire".
Le 25 mars, deux lettres ont été envoyées aux ministres de l'Intérieur et de l'Éducation nationale, Gérald Darmanin et Jean-Michel Blanquer. Ces derniers avaient huit jours pour répondre aux interrogations de la famille du défunt, mais ils n'ont pas donné suite précise Libération. La famille de Samuel Paty, ce professeur d'histoire-géographie tué à l'âge de 47 ans, estime donc que l'État n'a pas pris suffisamment de mesures pour le protéger.
"Macron, j’ai tué un de tes chiens"
Samuel Paty a été décapité en pleine rue le 16 octobre 2020 par Abdoullakh Anzorov, un réfugié russe d'origine tchétchène âgé de 18 ans, qui était radicalisé. Ce dernier a été abattu par les policiers peu après. Abdoullakh Anzorov accusait l'enseignant d'avoir montré des caricatures de Mahomet durant un cours. Le tueur a laissé un message en russe sur son téléphone, dans lequel il se félicite d'avoir "vengé le prophète". "Macron, j’ai tué un de tes chiens", a-t-il également écrit sur Twitter, après avoir tué Samuel Paty.