Le mardi 24 janvier 2023 à 12:22
La mère de famille de 35 ans, qui avait été hospitalisée sous contrainte début janvier après la découverte de deux bébés morts cachés dans une valise dans son appartement de Rumilly, en Haute-Savoie, a été mise en examen pour "meurtre" et placée en détention provisoire, a annoncé ce lundi le parquet d’Annecy.
"La mise en cause a été placée en garde à vue jeudi dès la levée de son hospitalisation sous contrainte. Elle a été présentée à un juge d’instruction samedi, mise en examen pour meurtre sur mineur de 15 ans et placée en détention provisoire", a précisé à l’AFP la procureure de la République Line Bonnet.
La jeune femme qui vivait en couple avec deux enfants nés en 2020 et 2021 nie tout acte intentionnel. L’autopsie n’a pas permis de déterminer la date et la cause des décès et des analyses complémentaires sont en cours, selon la même source.
«Elle conteste avoir eu l’intention de les tuer»
Le parquet d’Annecy a ouvert une information judiciaire pour "meurtre sur mineur de moins de 15 ans" peu après la découverte des corps, le 1er janvier dernier. La jeune femme a elle-même révélé "avoir à son domicile les corps de deux bébés morts" quand elle a appelé les secours pour les prévenir de ses intentions suicidaires. Une fois sur place, les gendarmes ont trouvé sur ses indications "deux dépouilles emmaillotées dans une valise", comme l’avait expliqué la procureure le 6 janvier dernier. La mère de famille avait alors été interpellée puis hospitalisée sous contrainte en raison de son état mental. Une fois sortie de l’hôpital, elle a "pleinement coopéré avec les enquêteurs", selon les informations obtenues lundi auprès du parquet d’Annecy.
"Elle a reconnu avoir donné naissance à deux reprises à des enfants qui sont décédés très rapidement après leur naissance dans des circonstances qu’elle ne peut expliquer. Elle indique avoir découvert ses grossesses au moment de l’accouchement", a précisé. la procureure. "Elle conteste les avoir tués. […] Elle conteste avoir eu l’intention de les tuer", a-t-elle souligné. "Elle n’a pas été en mesure de dater ses deux accouchements qui seraient intervenus toutefois il y a plusieurs années. […] Tout ça dans une grande confusion et à une époque où cette jeune femme était en grande détresse à la fois psychologique et un peu dans une période d’errance et de toxicomanie", a ajouté la procureure d’Annecy.
Son compagnon ne serait pas le père
Son compagnon depuis 2019, qui était à l’étranger depuis la mi-décembre, avait été placé en garde à vue pour recel de cadavre le 5 janvier à son retour en France, puis relâché le lendemain sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui. "Selon ses déclarations, son conjoint actuel n’est absolument pas le père de ces bébés. Sous toutes réserves. Elle est dans un état de grande confusion", a conclu la magistrate.