Le mercredi 6 avril 2022 à 11:50 - MAJ mercredi 6 avril 2022 à 12:23
Le parquet national financier (PNF) a annoncé ce mercredi qu'il avait ouvert une enquête préliminaire du chef de "blanchiment aggravé de fraude fiscale" le 31 mars dernier, à la suite du rapport du Sénat daté du 16 mars 2022 et de "vérifications", concernant l'emploi par le gouvernement de cabinets de conseil privés.
"Cette enquête a été confiée au service d'enquêtes judiciaires des finances (SEJF)", précise le PNF dans un communiqué.
Dans ce document de 385 pages, qui décrit "l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques", la commission d'enquête du Sénat indiquait que les dépenses de l’État pour le recours à ces cabinets avaient dépassé le milliard d'euros. Les sénateurs dénonçaient alors "un phénomène tentaculaire". En 2021, les dépenses de conseil des ministères ont atteint 893,9 millions d’euros. Un budget en nette progression puisqu'il était de 379,1 millions d’euros en 2018.
Au centre de ces interrogations, le cabinet de conseil McKinsey avec qui l'État a signé des contrats de 12,3 millions d'euros durant la crise du Covid-19, ou de 3,88 millions d'euros pour gérer la mise en œuvre de la réforme des APL (Aide personnalité au logement). Le cabinet n'aurait pas payé d'impôt en France durant dix ans en passant par un système d'optimisation fiscale.
"S’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal", a lancé ce dimanche Emmanuel Macron à ceux qui lui reprochent ces nombreux contrats.